L’entrée d’un proche en EHPAD représente bien souvent un moment difficile pour toute la famille. Très vite, c’est aussi une autre inquiétude qui arrive : le prix. Parce qu’un séjour en maison de retraite médicalisée, cela peut coûter cher : entre 2 000 et 4 000 € par mois en moyenne, selon l’établissement, la région et le niveau de dépendance de la personne âgée. La sécurité sociale prend en charge une partie des soins médicaux en établissement, mais la majorité des frais d’hébergement et de dépendance reste à la charge des familles. Heureusement, il existe des aides pouvant soulager votre budget. Certaines peuvent même prendre en charge jusqu’à 80 % des frais.

1. L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA)

Commençons par l’aide la plus connue : l’APA. Cette allocation a pour objectif d’aider les personnes âgées en perte d’autonomie à financer une partie des dépenses liées à leur dépendance. En EHPAD, l’APA couvre donc principalement le tarif dépendance, c’est-à-dire les aides humaines et les soins nécessaires à la vie quotidienne (toilette, repas, déplacements…). Elle ne prend pas en charge les frais d’hébergement ou les prestations annexes. L’aide peut aller de quelques centaines à un peu plus de 1 000 euros par mois.

Couple de seniors établissant un dossier d'APA en EHPAD

Qui peut en profiter ?

Pour recevoir l’Allocation Personnalisée d’Autonomie, plusieurs critères doivent être remplis :

  • être âgé d’au moins 60 ans ;
  • résider de manière stable en France, que ce soit à domicile ou en établissement (EHPAD, USLD, etc.) ;
  • présenter un certain niveau de perte d’autonomie, évalué entre les groupes GIR 1 à 4 (selon la grille AGGIR utilisée par les équipes médico-sociales) ;
  • Lieu de vie : résider dans un établissement habilité à recevoir l’APA, ce qui est le cas de la majorité des EHPAD, USLD ou résidences autonomie.

Comment faire une demande d’APA ?

Pour bénéficier de l’APA, il faut faire une demande auprès du conseil départemental. Vous devrez remplir un dossier et un travailleur social viendra évaluer la situation. Si votre dossier est accepté, l’aide sera directement versée à la maison de retraite.

2. L’Aide Sociale à l’Hébergement (ASH)

Si l’APA ne suffit pas à couvrir les frais d’hébergement, il existe une autre aide appelée ASH, qui peut prendre en charge tout ou une partie des frais d’hébergement. L’aide sociale à l’hébergement (ASH) est calculée de manière à ce qu’il reste à la personne âgée un minimum pour ses dépenses personnelles. Ce montant varie selon les départements, mais il est souvent équivalent à 10 % de ses revenus, avec un plancher autour de 124 € par mois.

Qui peut en bénéficier ?

Pour prétendre à l’ASH, certaines conditions doivent être réunies :

  • être âgé d’au moins 65 ans (ou 60 ans en cas d’inaptitude reconnue au travail) ;
  • résider de façon stable et régulière en France. Les personnes étrangères doivent détenir un titre de séjour valide ;
  • vivre dans un établissement ou chez un accueillant familial habilité à recevoir l’aide sociale, comme un EHPAD, une résidence autonomie ou une unité de soins de longue durée (USLD) ;
  • avoir des ressources personnelles inférieures au coût de l’hébergement, ou trop limitées pour le financer seul.

Comment obtenir l’ASH ?

Il faut contacter le service d’aide sociale du département, et là encore, un dossier sera à compléter. Parfois, un entretien est organisé pour bien comprendre la situation.

3. Les aides au logement

En plus de l’APA et de l’ASH, les aides au logement peuvent venir s’ajouter pour faire baisser la facture. Selon la situation, votre proche peut avoir droit à l’APL (Aide Personnalisée au Logement) ou à l’ALS (Allocation de Logement Sociale). 

Ces aides sont versées par la CAF et peuvent contribuer à payer une partie de l’hébergement. Elles peuvent couvrir entre 50 € et 300 € par mois, voire davantage dans certains cas, en fonction des ressources, du montant du loyer en EHPAD et de la localisation de l’établissement.

Qui peut en bénéficier ?

Votre proche peut obtenir l’APL ou l’ALS s’il ou elle :

  • réside de manière stable dans un établissement conventionné ;
  • ne dépasse pas un certain plafond de ressources (variable selon la composition familiale et la zone géographique) ;
  • est locataire de sa chambre en EHPAD ou assimilé, avec un contrat de location en bonne et due forme ;
  • est de nationalité française, européenne ou étrangère avec un titre de séjour valide.
Senior en EHPAD éligible à l'APL et l'ALS

Comment obtenir les aides au logement ?

Pour bénéficier de l’APL ou de l’ALS, il faut effectuer une demande auprès de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) ou de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) selon le régime dont dépend votre proche. La demande se fait en ligne via le site de la CAF, où vous devrez renseigner des informations sur la situation familiale, les ressources et fournir le contrat de location de la chambre en EHPAD.

Ces 3 aides financières sont-elles cumulables ?

La réponse est oui, mais sous certaines conditions. Chaque aide a un rôle spécifique, hébergement, dépendance, logement, et leur articulation peut réellement faire la différence sur le reste à charge.

Ce qui est cumulable

  • APA + APL ou ALS : c’est tout à fait possible. L’APA finance en partie la dépendance, tandis que les aides au logement couvrent l’hébergement.
  • ASH + APL ou ALS : cela est également possible, mais l’ASH ne finance que le reste à charge une fois toutes les autres aides déduites. Quant à l’aide au logement, celle-ci vient donc d’abord réduire le coût d’hébergement, avant que l’ASH ne prenne le relais.

Ce qui ne l’est pas

  • APL et ALS ne sont jamais cumulables : c’est l’un ou l’autre, selon que l’EHPAD est conventionné (APL) ou non (ALS).
  • Dans certains cas, l’ASH peut être réduite si la personne perçoit déjà d’autres aides (ex. APL élevée). L’ASH intervient en dernier recours, uniquement si les ressources (et les autres aides) ne suffisent pas.

Bonne nouvelle : les aides financières présentées (APA, ASH, aides au logement) peuvent également s’appliquer dans le cadre d’un hébergement temporaire, à condition que le séjour soit effectué dans un établissement habilité. 

D’autres soutiens possibles pour financer un EHPAD

Certaines caisses de retraite, mutuelles, voire des associations locales, proposent aussi des aides ponctuelles ou régulières pour soutenir financièrement les familles. Pour les personnes en situation de handicap, la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) peut aussi contribuer à financer une partie des dépenses liées à la dépendance, notamment les aides humaines, les aides techniques ou les aménagements nécessaires au quotidien.

Faire la demande pour obtenir ces aides peut sembler compliqué. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un assistant social, qui pourra vous guider et vous aider à constituer vos dossiers.