À près de 80 ans, votre mère vient d’être opérée d’une arthrose sévère du genou, qui la limitait beaucoup dans ses déplacements. Après une opération sans problème, il est question qu’elle sorte prochainement de l’hôpital. Mais elle ne pourra pas rentrer chez elle immédiatement : elle a besoin d’une rééducation fonctionnelle afin de retrouver le plein usage de sa jambe.
Quelles sont les solutions existantes pour aider les personnes âgées à recouvrer toutes leurs capacités après un séjour à l’hôpital ? Cet article vous explique quels sont les types d’établissement et de prise en charge ainsi que les modalités administratives et financières de ces accompagnements médicalisés.
Le SSR : les soins de suite et réadaptation après hospitalisation
Les établissements SSR (Soins de suite et de réadaptation, renommés SMR en 2022 : soins médicaux et de réadaptation) sont spécialisés dans la convalescence après un épisode aigu : accident, chirurgie, AVC, soins intensifs, maladies lourdes, etc. Leur objectif est d’aider les patients à retrouver une vie quotidienne « normale » ou à s’adapter à leur nouvelle condition physique ou cognitive.
Qu’est-ce qu’un établissement de soins de suite ?
On compte aujourd’hui en France près de 1 900 structures de soins de suite et de réadaptation, sur tout le territoire. Même si la plupart sont ouvertes à tous les patients, quel que soit leur âge, la majorité des personnes hébergées en SSR sont des seniors : près de la moitié ont en effet 80 ans ou plus.
Il existe en réalité deux types de structures :
- Des SSR gériatriques, spécialisés dans la prise en charge des personnes de 75 ans et plus, et en particulier sur les problèmes de dépendance,
- Des SSR polyvalents, qui accueillent toute personne nécessitant des soins de suite après hospitalisation.
Les soins délivrés en SSR au sortir de l’hospitalisation d’une personne âgée
Les champs principaux d’intervention des professionnels de santé en établissements de soins de suite et de réadaptation sont très larges. Les structures accueillent en effet des personnes :
- Ayant subi une opération osseuse : fracture, pose de prothèse… ou présentant des difficultés à la marche ;
- Souffrant d’une pathologie cardio-vasculaire sévère, d’une affection respiratoire, de diabète ;
- Ayant déclaré une maladie du système nerveux (démence, maladie d’Alzheimer…) ;
- Traités pour un cancer ou d’autres pathologies lourdes.
Lorsque la personne âgée est admise en SSR, un projet de soins est établi. Une équipe de médecins, de spécialistes de la gériatrie, de kinésithérapeutes, physiothérapeutes, psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes, nutritionnistes, interviennent pour traiter les dysfonctionnements des patients :
- Rééducation physique : mobilisation des articulations, renforcement des muscles, retrouver l’équilibre et la marche ;
- Rééducation du système nerveux : orthophonie, mobilité fine après un AVC, par exemple ;
- Remise en forme physique et psychologique après un traitement lourd.
Les soignants pratiquent une éducation thérapeutique de la personne âgée et de ses aidants. Il s’agit de leur apprendre à pratiquer et suivre à domicile les exercices, les traitements, les règles d’hygiène et de nutrition adaptés à leur condition.
Les autres services en SSR
Les structures de soins de suite et de réadaptation sont des structures médicalisées, hébergeant en pension complète la plus grande part de leurs patients. Ceux-ci disposent d’une chambre, y prennent leurs repas, et peuvent bénéficier de services de confort : multimédia, internet, téléphone, etc.
Contrairement aux résidences personnalisées permanentes, comme les EHPAD, les SSR ne proposent pas, ou exceptionnellement, d’activités et d’animations.
Comment entrer dans un service de soins et réadaptation ?
L’orientation vers ce type d’établissement ne peut être effectuée que par le médecin hospitalier ou le médecin traitant de ville. C’est lui qui préconise l’entrée en SSR et prescrit le type de réadaptation nécessaire compte tenu de l’état de santé du patient.
La recherche effective d’un établissement est de la responsabilité de la personne âgée et de sa famille, épaulés généralement par l’assistante sociale de l’hôpital.
Combien coûte un séjour en structure de réadaptation ?
Les centres SSR sont considérés comme des établissements médicalisés. À ce titre, les soins et traitements qui y sont prodigués ainsi que les services hospitaliers de base sont pris en charge par la Sécurité sociale, sous réserve que l’établissement soit conventionné.
Un forfait hospitalier de 20 € par jour reste à la charge du patient, sauf cas d’exonération (ALD, maternité, CSS, etc.). En l’absence de prise en charge intégrale, un ticket modérateur de 20 % peut s’appliquer sur certains soins.
En général, les mutuelles santé en remboursent tout ou partie. Les prestations de confort (chambre individuelle, télévision, téléphone…) viennent alourdir la facture.
L’hospitalisation à domicile (HAD)
C’est l’alternative à l’hébergement en établissement de SSR. Une fois le séjour à l’hôpital achevé, et afin de ne pas le prolonger inutilement, il est possible dans certains cas de poursuivre les soins à son domicile. Certaines conditions et limitations s’appliquent à cette solution.
À quel patient s’adresse l’hospitalisation à domicile ?
Plusieurs conditions doivent être réunies pour accéder à une hospitalisation à domicile.
- La situation médicale de la personne âgée doit être compatible avec l’HAD : un état de santé nécessitant une surveillance médicale 24/24, par exemple, n’est pas compatible.
- Les soins et traitements à suivre ne peuvent pas être réalisés directement par des professionnels de santé en ville.
- Ces soins et traitements peuvent bien être prodigués au domicile ;
- Le senior et sa famille ou ses aidants sont d’accord avec cette solution ;
- Les conditions du domicile le permettent ;
- Il faut résider dans une zone géographique couverte par une structure d’HAD.
L’hospitalisation à domicile pour les personnes âgées leur permet d’éviter des déplacements compliqués (par exemple pour des séances de kinésithérapie en ville), de réduire la durée de leur séjour à l’hôpital, et de profiter d’un environnement familier et rassurant pour leur convalescence. Ce dernier point est particulièrement important pour leur moral.
Quels soins en HAD ?
La liste des soins possibles en HAD pour les personnes âgées comprend :
- Les soins de réadaptation : rééducation orthopédique, maladies neurologiques… ;
- L’assistance respiratoire,
- Les pansements complexes,
- Des chimiothérapies,
- Des soins infirmiers pour les personnes dépendantes.
Comment s’organise l’hospitalisation à domicile ?
Comme dans le cas d’un séjour en établissement de SSR, c’est le médecin de l’hôpital ou le médecin traitant qui prescrit l’HAD et soumet un projet de soins. La structure de l’HAD du domicile du senior s’occupe alors d’organiser les soins, en prenant en considération les souhaits et contraintes de la personne âgée et de ses proches.
- Mise en place d’équipements spécifiques si besoin : lit médicalisé et ses accessoires, fauteuil roulant, déambulateur, chaise toilette, etc.
- Planification du passage harmonisé des différents professionnels de santé : infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, médecins, etc.
- L’établissement d’HAD met à disposition un protocole d’alerte pour toute situation d’urgence, avec une permanence téléphonique jour et nuit.
Combien coûtent les soins en hospitalisation à domicile ?
L’Assurance maladie prend généralement en charge 80 % des frais liés à l’HAD, sauf en cas d’exonération (par exemple en ALD), où la couverture peut atteindre 100 %. Le reste à charge est souvent pris en charge par les mutuelles.
La résidence médicalisée peut être externe, comme en établissement de soins de suite et de réadaptation, ou au domicile de la personne âgée (HAD). Elle permet à de très nombreux seniors de recouvrer tout ou partie de leurs capacités physiques et/ou cognitives à l’issue d’une hospitalisation. Le choix entre ces deux systèmes dépend de nombreux critères, comme l’état de santé du patient, mais aussi de son état d’esprit et des possibilités pratiques offertes ou non par son domicile pour y installer une HAD.
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