Vous constatez chez votre mère ou chez votre père les effets du vieillissement ? Il a de plus en plus de difficultés à accomplir les tâches quotidiennes qui, jusqu’à récemment, lui semblaient faciles. Vous pensez immédiatement à envisager une entrée prochaine en maison de retraite, mais peut-être ce seul mot vous effraie-t-il. Si vous êtes à la recherche d’alternatives à la maison de retraite, cet article vous intéressera certainement. Vous y trouverez des solutions concrètes et accessibles, permettant de maintenir vos proches dans des conditions de vie dignes, que ce soit à domicile ou dans des structures adaptées à leurs besoins. 

Comment connaître les besoins spécifiques des seniors en perte d’autonomie ?

Avant de vous lancer dans la recherche d’une alternative à la maison de retraite, il est essentiel d’identifier précisément les besoins spécifiques de votre proche en fonction de son degré d’autonomie

Son médecin pourra vous indiquer la marche à suivre pour cela : un examen permettra de définir un niveau de dépendance selon la grille officielle AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressources). 

L’évaluation des besoins médicaux et sociaux constitue un second critère décisif. Il est important de différencier les seniors qui, hormis leur dépendance, ont également besoin de soins médicaux réguliers, comme ceux souffrant de pathologies chroniques, et ceux dont les besoins se limitent à une aide pour les tâches quotidiennes : repas, hygiène, ou mobilité.

Ces facteurs déterminent les choix d’hébergement les mieux adaptés à la situation.

1. Maintien à domicile avec aides professionnelles 

Cette solution est respectueuse du mode de vie de la personne âgée ainsi que de son environnement. Elle permet d’éviter une véritable rupture dans l’existence, au prix de quelques efforts de la part des aidants.

Le maintien à domicile : une solution transitoire ?

Le maintien à domicile est souvent privilégié par les personnes âgées souhaitant conserver leur environnement familier. Cette solution repose sur des aides à domicile, telles que des services pour la toilette, le ménage ou la préparation des repas. Les proches sont également sollicités pour maintenir le lien social de leur parent. Cependant, la dépendance sévère peut rendre cette solution moins viable :

En pratique : vous serez très fortement impliqué dans le suivi de votre proche. Visites régulières, organisation des différents intervenants qui se succèdent à son domicile, etc.

Financièrement : les nombreux services auxquels votre parent devra avoir recours rendront de plus en plus lourde cette solution.

Avantages et limites du maintien à domicile

Le maintien à domicile de votre parent présente de nombreux avantages, tels que le confort du logement, la possibilité de maintenir les liens sociaux dans le quartier, ou le fait d’être rassuré et émotionnellement heureux de vivre dans son environnement habituel. 

Cependant, la gestion des interventions, l’aménagement souvent nécessaire du logement (douche à l’italienne, lumières, dispositifs d’alerte, sols dégagés, etc.) et le coût de l’ensemble de ces éléments peuvent devenir un frein lorsque la dépendance devient trop lourde. S’il existe des aides publiques éligibles dans ces situations, elles risquent de ne plus suffire à couvrir tous les dispositifs mis en place en cas de dépendance avancée. De même, à un certain degré d’autonomie, la sécurité de votre père ou de votre mère ne peut plus être garantie en permanence. 

2. L’accueil familial pour personnes âgées

Encore peu connue, cette solution qui ne concerne aujourd’hui qu’environ 5 000 seniors selon Famidac (l’association des accueillants familiaux) semble un bon compromis entre le maintien à domicile et le placement en maison de retraite.

L’accueil familial, une solution pour les personnes en perte d’autonomie légère ou moyenne

Chercher une alternative à la maison de retraite peut consister à choisir l’accueil familial pour personnes âgées, un mode d’hébergement dans lequel une famille agréée par le département accueille un senior chez elle. Cette solution présente des avantages en termes de coût, souvent inférieur à celui d’une maison de retraite, et d’un environnement plus intime et chaleureux.

Si vous trouviez un accueil familial pour votre parent, il serait logé dans une chambre de 9 m2 minimum, profiterait d’équipements adaptés à son niveau d’autonomie, d’une salle d’eau et de toilettes privées ou partagées et d’un libre accès aux pièces communes de la maison, comme le salon ou la salle à manger. 

Avantages et limites de l’accueil familial

Le grand intérêt de cette solution d’hébergement est qu’elle permet à la personne âgée de se retrouver dans un foyer accueillant, comme chez elle, loin d’un univers trop médicalisé et qui peut être perçu comme trop impersonnel. Elle sera prise en charge par des accueillants familiaux titulaires d’un agrément du conseil départemental, renouvelé tous les 5 ans. Ceux-ci sont donc en mesure d’accompagner le senior dans ses tâches quotidiennes.

Cependant, cet hébergement ne convient pas à de nombreux profils : personnes dépendantes GIR1 et GIR 2, ou personnes atteintes de maladies chroniques et nécessitant des soins médicalisés. Il est également important de vérifier que l’accueil familial offre une réelle prise en charge, notamment pour les soins médicaux.

femme senior aidée en USLD par des aides soignants

3. Les unités de soins longue durée (USLD) pour les personnes âgées atteintes de pathologies lourdes

Il arrive que la dépendance intervient alors que le senior nécessite déjà des soins médicaux très spécifiques et quotidiens. C’est pour cette population qu’ont été créés les USLD.

L’USLD, un hébergement axé sur le soin médical

Les unités de soins longue durée (USLD) sont des structures médicalisées destinées aux seniors nécessitant un suivi médical intensif et continu. 

Rattachées à des hôpitaux ou des maisons retraite médicalisées, elles assurent une prise en charge spécialisée des pathologies lourdes. Ces établissements offrent des services de soins adaptés à des personnes âgées très dépendantes et ayant besoin de soins permanents. Il en existe près de 600 aujourd’hui, proposant plus de 30 000 places (source : DREES, 2022).

À la différence des EHPAD qui, s’ils sont médicalisés, proposent principalement à leurs résidents un accompagnement de la dépendance, des activités variées et des soins courants, l’USLD dispense à ses pensionnaires :

-une surveillance médicale constante, 

-des soins techniques poussés 

-et des activités destinées à entretenir les facultés cognitives, motrices, sensorielles et relationnelles.

Avantages et limites de l’USLD

Les USLD présentent l’avantage d’offrir des soins médicaux spécialisés et soutenus, et d’être en relation directe avec un centre hospitalier. En revanche, elles sont destinées aux personnes âgées atteintes de maladies invalidantes et en situation de grande dépendance (GIR 1 à 2, alors que les EHPAD accueillent les personnes GIR 1 à 4).

4. Les villages seniors, des résidences adaptées aux personnes évaluées GIR 4 à GIR 6 

Ces villages apparaissent comme le pendant rural des résidences seniors. Ils permettent de s’installer à la campagne sans souffrir de l’isolement.

Une vie de senior au grand air

Un autre mode de vie adapté pour les seniors en perte d’autonomie est le village senior. Il permet à la personne âgée de vivre dans une maison individuelle, au sein d’une communauté sécurisée. Ils sont situés dans des environnements apaisants, souvent à la campagne, et permettent aux résidents de conserver une certaine autonomie tout en bénéficiant de services :

-Aide-ménagère,

-Courses,

-Jardinage,

-Portage de repas, 

-Gardiennage,

-Téléassistance,

-Restaurant dans certains villages…

Les maisons sont toujours de plain-pied, aménagées pour répondre aux besoins des personnes âgées : plus spacieuses que les appartements des résidences autonomie, elles disposent en général d’une terrasse ou même d’un jardin. Douches à l’italienne, barres d’appui, chemins lumineux… Tout est fait pour éviter les accidents. 

Avantages et limites des villages seniors

Ils sont adaptés aux seniors ayant un GIR modéré, pouvant nécessiter une assistance ponctuelle, mais pas une prise en charge médicale permanente, non proposée.

Comment faire le bon choix pour votre proche en perte d’autonomie ?

Avant de vous orienter vers l’une ou l’autre de ces solutions :

-Faites une évaluation des priorités (médicales, sociales, financières) auxquelles devra faire face votre mère ou votre père dans les années à venir ;

Visitez avec votre parent plusieurs établissements si le maintien à domicile n’est plus possible. Posez des questions précises sur les services offerts, les coûts et les conditions de vie.

Contactez les professionnels de santé, le CCAS ou le CRIC de votre domicile pour explorer les alternatives aux maisons de retraite et les aides financières qui les concernent.