Votre parent oublie des rendez-vous, se trompe de chemin ou ne prend plus ses médicaments à la bonne heure. Chaque petit oubli vous inquiète un peu plus et vous vous demandez jusqu’où cela va aller. Cet article vous aide à reconnaître les signes qui doivent alerter, à comprendre ce qui est normal et ce qui ne l’est pas, et à savoir quand envisager une entrée en maison de retraite pour le protéger.

Perte de mémoire chez les seniors : ce qui est normal et ce qui ne l’est pas

Avant de tirer la sonnette d’alarme, il est utile de distinguer les petits oublis normaux qui arrivent avec l’âge de ceux qui doivent vraiment attirer l’attention. Alors, quand s’inquiéter d’une perte de mémoire ?

Les oublis bénins liés à l’âge

Avec l’âge, il est normal d’oublier un prénom, de chercher ses mots ou d’égarer ses affaires. Ces petits oublis restent ponctuels et n’empêchent pas votre proche de mener ses activités habituelles. Ils font simplement partie du vieillissement naturel du cerveau.

Les pertes de mémoire inquiétantes

Voici les pertes de mémoire qui doivent vous alerter :

  • elles deviennent fréquentes et répétées ;
  • elles touchent des gestes essentiels du quotidien (payer, cuisiner, suivre un trajet connu) ;
  • elles s’accompagnent de désorientation, même dans des lieux familiers ;
  • elles sont associées à des changements de comportement ou d’humeur

Lorsque ces signaux de perte de mémoire apparaissent, il ne s’agit plus d’oublis liés à l’âge, mais de signes à prendre au sérieux.

senior placée en EHPAD suite à un début de démence

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Les 8 signaux qui montrent que votre parent ne peut plus rester seul

Les signes qui montrent que la mémoire faiblit sont généralement frappants. Voici quelques situations où vous pourriez les observer chez votre proche.

1. Il se perd ou ne reconnaît plus son chemin habituel

Un jour, il rentre d’une simple course avec trente minutes de retard, incapable d’expliquer pourquoi. Ces détours imprévus montrent que ses repères commencent à vaciller.

2. Il oublie des actions essentielles

Vous retrouvez la plaque allumée ou la porte restée ouverte, et il oublie souvent de prendre ses médicaments à l’heure. La dernière fois, il a oublié de prendre son médicament pour le cœur, ce qui a entraîné une forte fatigue et de l’inquiétude chez toute la famille.

3. Il n’arrive plus à gérer les tâches quotidiennes

Les repas se simplifient jusqu’à disparaître, les factures s’accumulent, et la salle de bain semble de plus en plus évitée. Petit à petit, vous constatez qu’il perd le fil de son organisation.

4. Changement de comportement : irritabilité, suspicion, anxiété

Vous le trouvez plus nerveux, parfois méfiant sans raison, comme s’il se sentait menacé par son propre quotidien. Ces changements d’attitude révèlent souvent un malaise profond.

5. Confusion temporelle : journées inversées, absence de repères

Il vous appelle le soir en pensant que c’est le matin, ou ne sait plus quel jour on est. Le temps devient flou, comme un calendrier sans logique.

6. Moments de désorientation dans sa propre maison

Il cherche la salle de bain comme s’il visitait une maison inconnue. Quand son propre espace devient déroutant, c’est un signe que la mémoire se fragilise davantage.

7. Repli social, isolement, abandon des activités

Les sorties se raréfient, les amis ne sont plus contactés, et les loisirs qu’il aimait autrefois ne l’attirent plus. Il préfère rester seul, parfois par peur de perdre pied en public.

8. Épisodes de confusion qui inquiètent la famille

Vous le trouvez figé, incapable d’expliquer ce qu’il était en train de faire ou pourquoi il se sent « perdu ». Ces moments troublants deviennent souvent les premiers déclencheurs d’inquiétude dans la famille.

senior ayant un épisode de confusion

Pourquoi la perte de mémoire peut devenir dangereuse

La perte de mémoire immédiate chez les personnes âgées est courante. Elle devient vraiment problématique lorsqu’elle commence à perturber le quotidien ou à mettre la personne en situation de risque. Voici un exemple de situations pouvant compromettre la sécurité de votre proche :

  • oublier d’éteindre le gaz ;
  • se perdre en rentrant chez soi ;
  • ne plus savoir gérer ses traitements médicamenteux.

Au-delà de l’aspect pratique, ces difficultés peuvent aussi générer beaucoup de stress, de l’isolement et une perte de confiance en soi. C’est souvent à ce stade qu’un accompagnement médical devient essentiel pour prévenir les complications et protéger la personne âgée, comme son entourage.

Faut-il envisager une maison de retraite ?

Lorsque votre parent commence à oublier de façon inquiétante et montre une réelle perte d’autonomie cognitive, la question se pose : quand envisager une maison de retraite ? Plusieurs éléments permettent de déterminer si l’entrée en EHPAD est nécessaire.

L’avis du médecin et le bilan neuropsychologique

Le médecin, associé à un bilan neuropsychologique, peut confirmer si les troubles de mémoire dépassent la normale. Leur avis guide les décisions et indique le type d’accompagnement le plus adapté.

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L’évaluation de l’autonomie via la grille GIR

Le niveau d’autonomie du parent, mesuré par la grille AGGIR, permet d’évaluer ses besoins quotidiens et de déterminer la structure la plus appropriée.

Le besoin de surveillance continue

Si la sécurité de votre proche est compromise et qu’une surveillance constante est nécessaire, l’EHPAD est alors la solution la plus sûre.

Les alternatives avant l’EHPAD : aides, adaptation, accueil temporaire

Avant de décider d’un placement en EHPAD, plusieurs solutions existent pour soutenir votre parent à domicile ou tester son adaptation à un environnement encadré.

Aides à domicile

Des professionnels formés aux troubles cognitifs des personnes âgées peuvent intervenir pour l’aider dans les gestes quotidiens et sécuriser son environnement.

Accueil de jour Alzheimer

L’accueil de jour est idéal si votre proche souffre de la maladie d’Alzheimer. Il offre un accompagnement adapté à votre parent pendant que vous bénéficiez d’un moment de répit.

Séjours temporaires pour évaluer l’adaptation

Les séjours temporaires en EHPAD permettent de tester la vie en établissement et d’observer comment votre parent s’y adapte avant un placement définitif.

Aides financières mobilisables (APA, etc.)

L’APA, l’APL, l’ASH et d’autres dispositifs peuvent être mobilisés pour réduire le reste à charge et rendre ces solutions plus accessibles.

À retenir : pour bien préparer l’entrée en maison de retraite de votre proche, anticipez l’inscription car les délais peuvent être longs (entre 6 mois et 1 an). Constituez soigneusement le dossier médical et administratif avec le GIR, et communiquez en douceur avec votre proche sur cette nouvelle étape de la vie. 

S’il s’agit d’une urgence, prévenez l’établissement qui semble être le plus adapté pour lui et n’hésitez pas à faire appel aux services d’aide comme le CLIC, le CCAS et les services sociaux.

FAQ

Quand la perte de mémoire devient-elle grave ?

Elle devient grave lorsqu’elle perturbe le quotidien, met en danger la personne ou s’aggrave rapidement.

Quels sont les premiers signes de démence ?

Oublis fréquents, désorientation de la personne âgée, difficultés à gérer les tâches quotidiennes et changements de comportement font partie des premiers signes de démence.

Comment savoir si mon parent doit aller en EHPAD ?

Lorsqu’il ne peut plus vivre seul en sécurité ou gérer ses besoins essentiels malgré l’aide familiale, il est peut-être temps d’envisager une entrée en EHPAD.

Peut-on entrer en EHPAD uniquement pour perte de mémoire ?

Oui, certaines personnes y entrent pour bénéficier d’un accompagnement aux troubles cognitifs. Les soins pour une personne âgée atteinte de démence y sont adaptés.

Perte de mémoire ou Alzheimer : comment faire la différence ?

Seul un bilan médical et des tests cognitifs peuvent distinguer les oublis normaux d’une maladie comme Alzheimer

Qui décide d’une entrée en maison de retraite si la personne refuse ?

En dernier recours, la famille, avec l’accord du médecin et selon la loi, peut demander une mesure de protection si nécessaire.

Quelles aides pour un parent atteint de troubles cognitifs ?

APA, APL/ALS, ASH et parfois crédit d’impôt peuvent aider à réduire le reste à charge en EHPAD.

Existe-t-il des EHPAD spécialisés Alzheimer ?

Oui, certains établissements disposent d’unités spécialisées pour les troubles cognitifs et la démence.

Comment faire évaluer la mémoire de mon parent ?

Vous pouvez faire évaluer la mémoire de votre parent en consultant son médecin traitant, qui peut vous orienter vers un neurologue ou un centre de mémoire.

L’accueil temporaire peut-il aider à décider ?

Oui, il permet de tester un établissement et de mieux évaluer les besoins avant un placement définitif.