Lorsqu’un proche doit intégrer un service de soins de suite et de réadaptation (SSR) après une hospitalisation, qu’il s’agisse d’un AVC, d’une fracture ou d’une opération, de nombreuses questions surgissent, souvent dans l’urgence. Pour les aidants et les familles, peu familiers de ce type de structure, une interrogation revient fréquemment : combien de temps peut-on vraiment rester en SSR ? Face à ce flou, difficile de s’organiser au quotidien, tant sur le plan personnel que logistique.
Dans cet article, nous faisons le point sur les durées moyennes de séjour en SSR, les facteurs qui influencent la durée, les conditions d’admission ainsi que les modalités de prise en charge financière.
Séjour en SSR (Soins de suite et de réadaptation) : de quoi s’agit-il ?
Les séjours en soins de suite et de réadaptation (SSR) ont pour objectif de prévenir ou de limiter les conséquences liées à une blessure, une maladie ou une opération chirurgicale. Ils assurent la rééducation et la réinsertion des patients afin de faciliter leur retour à domicile. C’est un temps essentiel de convalescence, encadré par une équipe pluridisciplinaire, pour retrouver progressivement son autonomie.

Quels types de pathologies sont pris en charge en SSR ?
Les services de soins de suite et de réadaptation accueillent des patients présentant diverses pathologies survenues après un accident ou une maladie, notamment :
- des troubles neurologiques consécutifs à un AVC, à un traumatisme crânien ou à d’autres lésions du système nerveux ;
- des traumatismes multiples, par exemple suite à une chute ;
- des affections cardiovasculaires ou respiratoires ;
- des problèmes liés à la colonne vertébrale ;
- des maladies de longue durée nécessitant une prise en charge prolongée.
En moyenne, les personnes hospitalisées en SSR ont environ 66 ans, avec près de la moitié (49 %) ayant 80 ans ou plus.
Les fonctions des SSR
Les principales fonctions des SSR sont les suivantes :
- La rééducation suite à un traumatisme, une pathologie ou une intervention chirurgicale, visant à aider le patient à retrouver au mieux ses capacités physiques, cognitives, fonctionnelles et psychologiques.
- L’accompagnement dans la réadaptation à la vie quotidienne, pour permettre au patient de s’adapter à ses éventuelles limitations et de retrouver des conditions de vie proches de celles d’avant son hospitalisation.
- La mise en place d’actions de prévention et d’éducation thérapeutique.
- Une fois que l’état de santé du patient est stabilisé, la préparation à la réinsertion sociale, familiale, scolaire ou professionnelle devient une priorité, avec un suivi adapté.
Les établissements de SSR peuvent être publics ou privés, à but lucratif ou non, et sont parfois rattachés à un hôpital de court séjour. Cependant, ils peuvent aussi fonctionner de manière indépendante.
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Quelle est la durée maximum d’hospitalisation pour un séjour en SSR ?
Un séjour peut durer de quelques semaines à plusieurs mois. Cependant, la durée moyenne d’un séjour en SSR est de 30 jours pour la plupart des patients. Plus exactement, selon la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), la durée moyenne des séjours en SSR varie selon le type d’établissement :
- Cliniques privées : environ 39,2 jours
- Établissements publics : environ 36,1 jours
- Établissements privés à but non lucratif : environ 35,3 jours
La loi ne prévoit aucune limite quant à la durée de l’accueil en service de soins de suite et de réadaptation, mais une évaluation médicale régulière est réalisée pour adapter la durée du séjour à l’état de santé du patient et à l’évolution de sa récupération. Ainsi, le séjour en SSR peut être prolongé sur justification médicale. Lorsque le séjour touche à sa fin, votre proche peut soit rentrer chez lui, soit être orienté vers un EHPAD ou bénéficier d’une hospitalisation à domicile (HAD), en fonction de son état de santé et de ses besoins en soins.

Quelle différence entre un EHPAD et un SSR ?
Le séjour en SSR constitue une étape intermédiaire avant le retour au domicile. Cependant, pour certains patients dont l’autonomie est trop réduite, une admission en EHPAD devient nécessaire. Contrairement à une maison de retraite traditionnelle, un EHPAD offre un suivi médical permanent grâce à la présence d’équipes soignantes spécialisées.
Comment se passe un séjour en SSR ?
Un séjour en SSR, c’est un accompagnement sur mesure pour votre parent qui vient de subir une maladie, une blessure ou une opération. Par exemple :
1. Après une fracture de la hanche, il sera aidé par une équipe de professionnels, médecins, kinésithérapeutes, infirmiers, ergothérapeutes et psychologues, qui travaillent ensemble pour l’aider à retrouver ses forces, à redevenir autonome dans ses gestes quotidiens et à se réadapter doucement à la vie de tous les jours.
2. Votre parent va suivre des séances de rééducation pour récupérer sa mobilité, recevoir un soutien psychologique si besoin, et apprendre à gérer ses nouvelles limites.
L’objectif est qu’il puisse retourner chez lui dans les meilleures conditions, avec un maximum d’autonomie, ou, si nécessaire, préparer un projet de réinsertion sociale et familiale adapté à sa situation.
Quel est le prix d’une journée en service SSR ?
Le prix réel d’une journée en SSR est généralement compris entre 100 et 250 euros, mais le patient ne paie que le forfait journalier de 20 euros, sauf en cas de prise en charge complémentaire. La prise en charge financière d’un séjour en SSR est principalement assurée par l’Assurance Maladie. Pour les patients souffrant d’une affection de longue durée (ALD), les frais sont remboursés à 100 %, ce qui signifie qu’ils n’ont aucun coût à avancer.
Pour les autres pathologies (hors ALD), l’Assurance Maladie rembourse environ 80 % des frais liés à l’hospitalisation en SSR. Le reste, appelé « ticket modérateur », peut être pris en charge par une complémentaire santé (mutuelle).
Attention : les structures privées non conventionnées pratiquent des tarifs supérieurs aux tarifs officiels, ce qui peut entraîner des coûts à votre charge particulièrement élevés.
Quel est le protocole d’admission en SSR ?
L’admission en SSR nécessite une prescription médicale. Cette prescription peut être établie par le médecin hospitalier après une hospitalisation ou par le médecin traitant lorsque votre parent provient directement de son domicile ou d’un autre établissement d’hébergement.
Un dossier est ensuite constitué, incluant le suivi médical et les besoins spécifiques de votre proche. Ce dossier est transmis à l’établissement de SSR, qui vérifie les disponibilités et organise l’admission. Lorsqu’il est admis, un plan personnalisé de soins et de rééducation lui est attribué.
Notre conseil : pour bien préparer un séjour en SSR, veillez à anticiper la demande. Cela vous permettra d’obtenir une place au moment voulu, car les capacités d’accueil peuvent être limitées. En cas d’absence de disponibilité, d’autres solutions existent, comme le recours à une hospitalisation à domicile (HAD) ou l’orientation vers des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), qui permettent aussi un suivi adapté, en étant plus confortable à la maison.
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