Lorsque vous avez choisi avec elle l’EHPAD qui allait l’accueillir, votre mère était encore valide. Mais depuis quelques mois, elle a beaucoup de mal à se déplacer. Une fracture du col du fémur a réduit sa mobilité au point qu’elle passe une grande partie de ses journées en fauteuil ou dans son lit. Vous redoutez les risques liés à l’immobilité, et en particulier la formation d’escarres. La maison de retraite y est-elle suffisamment attentive ? Voici les sept signes à surveiller pour vous assurer que la prise en charge de votre parent est satisfaisante sur ce plan.
Les escarres : un risque répandu en EHPAD
Une escarre est une plaie chronique de la peau et des tissus adjacents, causée par une pression prolongée qui entrave la circulation sanguine. Les zones à risque — sacrum, talons, hanches, omoplates — supportent le poids du corps lorsqu’un patient reste alité ou assis. Privés d’oxygène, les tissus se nécrosent.
Selon des études menées dans différentes régions, entre 5 et 15 % des résidents en EHPAD en sont atteints. Sans surveillance et soins rapides, la cicatrisation est lente, les patients souffrent d’infections, de douleurs et de risques d’infections mortelles. Il est donc important de vérifier que l’établissement où réside votre mère ne présente pas l’un des signes de négligence suivants.

1 — L’absence d’équipements anti-escarres dans l’EHPAD
Lorsqu’une personne est durablement alitée ou en fauteuil, des équipements adaptés existent pour atténuer l’effet des frottements et de la pression du corps. Un matelas anti‑escarres statique ou dynamique permet de mieux répartir le poids afin de limiter les points de compression. Une talonnière prévient les risques d’escarre au pied. De même, un coussin de positionnement pour fauteuil jouera un rôle analogue.
Ce qui doit alerter : l’absence de mise en place de tout équipement préventif aux escarres est un mauvais point : matelas à air, coussins à mémoire de forme doivent être proposés aux résidents à mobilité très réduite.
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2 — Pas de repositionnement régulier pour éviter les pressions sur la peau
Un résident immobilisé sur son lit ou sur son fauteuil doit changer de position régulièrement. À l’idéal, toutes les deux heures. Les aides-soignantes maîtrisent la technique pour aider la personne âgée à modifier ses points d’appui et sa posture. Cela permet de soulager la pression sur les zones à risque, et d’éviter, à terme, l’apparition d’escarre en stade 1.
Ce qui doit alerter : barrière relevée en continu, douleurs exprimées lors des soins. Lorsque vous visitez votre proche immobilisé, questionnez-le sur l’aide au repositionnement. Combien de fois dans la journée ? Lors d’une venue dans l’EHPAD, prenez le temps de rester auprès de votre parent, même s’il dort, pour vérifier l’existence de manipulations régulières. Si tel n’est pas le cas, cela mérite une forte vigilance sur les autres signes de négligence.
3 — Des menus en EHPAD avec une alimentation trop pauvre en protéines
La dénutrition, plus fréquente chez les personnes âgées, est un facteur de risques important de la formation d’escarres. Une alimentation équilibrée, riche en protéines et en calories, prévient efficacement le risque d’escarres. Un accent mis sur les fromages, les desserts, les viandes participe à la bonne santé de la peau et facilite sa cicatrisation.
Ce qui doit alerter : la maigreur de votre mère, le fait qu’elle ne prend pas de poids, voire dépérit, sans qu’aucune mesure pour y remédier ne semble mise en œuvre. Des menus à faible densité nutritionnelle — potages clairs, féculents seuls, portions de viande insuffisantes…
4 — Des tissus cutanés fragilisés par une hydratation insuffisante
La déshydratation accentue la perte d’élasticité cutanée et compromet la circulation sanguine dans les zones à risque exposées à la pression prolongée de la peau. Les seniors étant moins sensibles à la sensation de soif, il est important de les inciter à boire régulièrement. Votre parent doit absorber au moins 1,5 litre d’eau (y compris via son alimentation) pour sa santé et pour entretenir sa peau.
Ce qui doit alerter : la peau très flétrie de votre parent, sa bouche sèche. Observez les chariots : verres oubliés, carafes vides, pas de fontaine accessible dans la salle commune…

5 — Peu d’examens de la peau, trop irréguliers
Détecter un signe précoce — une petite rougeur par exemple — permet d’entamer un traitement immédiat contre les escarres. La prévention des escarres et l’intervention rapide évitent le passage à un stade II et permettent un retour à la normale rapide et sans séquelles. Lorsque les soignants ne réalisent pas d’inspection visuelle quotidienne ou omettent la palpation des points d’appui, la santé cutanée des patients est en danger.
Ce qui doit alerter : vous constatez sur la peau de votre mère de petites lésions, une rougeur, en particulier dans l’une des zones à risque d’escarres. Le personnel, aides-soignantes, infirmiers ne semblent pas informés. Aucun traitement n’est mis en place.
6— Pas d’encouragement à l’activité physique dans la maison de retraite
Une activité physique, même légère, stimule la perfusion cutanée et réduit la stagnation veineuse responsable des escarres. Logiquement, un résident à mobilité réduite doit bénéficier de séances de gymnastique douce, d’équipements adaptés à sa condition comme un fauteuil‑pédalier, d’accompagnement à la marche, ou de séances de kinésithérapie pour faire fonctionner régulièrement ses muscles en prévention d’escarres.
Ce qui doit alerter : l’absence de planning kiné, pas d’activités proposées aux résidents à mobilité réduite, un personnel insuffisant pour accompagner les personnes immobilisées dans de courtes promenades, personnes âgées restant en fauteuil huit heures d’affilée…
7 — Un manque d’information sur les escarres aux résidents et aux familles
La prévention des escarres passe aussi par la pédagogie. Prendre soin de votre parent est une affaire collective : l’établissement veille sur lui avec votre aide et celle de ses proches. L’EHPAD peut ainsi mettre en place des séances d’information auprès des familles sur les conditions de vie des personnes âgées, intégrant les risques d’escarres. Des documents, des flyers informatifs peuvent être distribués afin d’inciter à la vigilance. L’information peut également passer par le personnel soignant.
Ce qui doit alerter : ne jamais avoir entendu parler, soit par voie orale, soit sur des affiches ou documents, des risques d’escarres.
Bien sûr, il ne suffit pas de constater l’un des signes précédemment décrits pour parler de négligence en matière d’escarres. Pour autant, la vigilance est de mise. Menus déséquilibrés, faible effort en matière d’hydratation comme d’activité physique, surveillance et soins lacunaires peuvent être l’indication d’une prise en charge déficiente. Si votre impression se confirme, il est tout à fait possible pour votre proche de changer d’EHPAD. En vous aidant du moteur de recherche très détaillé de trouver-maison-de-retraite.fr puis en vous renseignant directement auprès des établissements sélectionnés sur le site, vous ferez profiter votre parent d’une meilleure expérience.
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