Votre mère vient d’être transférée de son EHPAD à l’unité de vie protégée de l’établissement. L’aggravation des symptômes de la maladie d’Alzheimer nécessitait en effet une structure mieux adaptée à sa situation. Cependant, en recevant la première facture de son nouvel hébergement, vous avez été très surpris de l’augmentation substantielle du tarif. Est-ce normal ? Dans cet article, vous trouverez la réponse à cette question ainsi qu’un ensemble de conseils sur les prix et les aides ouvertes aux résidents.
UVP en EHPAD : qu’est-ce qui explique un prix plus élevé ?
La nature et la conception même d’une unité de vie protégée en EHPAD, spécialement dédiée aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées, expliquent en grande partie leur tarif en général plus élevé que celui d’un EHPAD classique.
Des établissements avec un encadrement renforcé
Le premier facteur de surcoût réside dans l’encadrement des résidents. Une unité protégée requiert davantage de professionnels formés aux troubles cognitifs :
- Aides-soignants formés et spécialisés Alzheimer,
- AMP (accompagnants médico-psychologiques),
- Infirmiers de nuit,
- Psychologues,
- Orthophonistes,
- Intervenants en activités thérapeutiques…
En moyenne, le ratio personnel de soins/résidents est de 0,4 en EHPAD classique alors qu’il est presque le double en UVP. Cet encadrement renforcé permet une prise en charge personnalisée de chaque résident, ainsi que la mise en œuvre de nombreuses activités ciblées : ateliers mémoire, activités thérapeutiques, etc. Tout cela augmente le coût de l’hébergement permanent.
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Une infrastructure sécurisée en unité de vie protégée
L’accompagnement de personnes âgées désorientées et aux problèmes de comportements nécessite des locaux aménagés pour leur sécurité. Alors que, dans un EHPAD classique, les seniors peuvent déambuler plus ou moins librement, ce n’est pas le cas dans une UVP.
Ces établissements sont organisés de manière à contrôler les allées et venues de leurs résidents. À ce titre, ils sont équipés de :
- Portes magnétiques, avec codes et badges d’accès ;
- Systèmes anti-fugue ;
- Chemins sécurisés ;
- Éventuellement, de vidéosurveillance selon les réglementations ;
- Souvent, de bracelets ou d’appareils de géolocalisation qui permettent d’alerter lorsqu’un résident Alzheimer est sur le point de fuguer.
L’adaptation du cadre de vie
Une UVP ne se limite pas à un espace sécurisé. Elle est également pensée pour aider les personnes désorientées à ne pas se sentir « perdues ». C’est pourquoi tout l’environnement de l’établissement est conçu pour donner des repères clairs et bien visibles aux patients, de manière à réduire leur anxiété et faciliter leur vie :
- Espaces de couleurs contrastées ;
- Repères visuels pour faciliter l’orientation ;
- Mobilier arrondi pour éviter les blessures ;
- Éclairage non agressif ;
- Salles d’activités thérapeutiques.
Chaque détail est fait pour apaiser les personnes atteintes de maladie Alzheimer, pour prévenir les réactions imprévisibles et préserver les capacités cognitives des patients.
Pourquoi une UVP coûte plus cher qu’un EHPAD classique ?
Parce que l’unité protégée comprend :
- Un personnel plus nombreux, spécialisé et présent jour et nuit ;
- Une infrastructure fermée et sécurisée dotée d’équipements techniques ;
- Une organisation et une décoration des espaces pour limiter le stress et la désorientation des résidents ;
- De nombreuses activités et animations ciblant les symptômes de la maladie ;
- Des soins adaptés ;
- Un accompagnement renforcé dans tous les actes du quotidien.
Quel est le prix d’une UVP en EHPAD en 2026 ?
Au-delà de la recherche du bien-être de la personne âgée et d’un accompagnement adapté à sa condition, le coût de l’hébergement est une question qui se pose à de nombreuses familles avant de choisir une UVP.
Le prix moyen d’une unité de vie protégée au niveau national.
En 2026, le prix médian mensuel d’une chambre en UVP s’établit à 3 200 €. Mais ce chiffre recouvre des situations bien différentes. Selon le statut et la localisation de l’établissement ainsi que les services proposés, on note des tarifs qui commencent à moins de 2 000 € et peuvent monter jusqu’à plus de 7 000 €.
Des différences tarifaires selon le statut de l’EHPAD
Il existe des UVP publiques, associatives et privées. Les dernières sont souvent à but lucratif et peuvent proposer des services et des locaux plus « haut de gamme » que dans les autres établissements, d’où des écarts importants dans les prix.
Fourchette des prix d’UVP selon leur statut
| Statut de l’UVP | Tarif minimal | Tarifs hauts |
| Public | 2 300 € | 3 000 € |
| Associatif non lucratif | 2 600 € | 3 400 € |
| Privé lucratif | 3 200 € | 4 000 € |
Un tarif qui varie selon les départements
Le tarif dépendance, lié au niveau de GIR, est fixé par le conseil départemental. Il varie peu selon les départements. Par contre, on peut noter de larges disparités sur le tarif hébergement.
Les départements dans lesquels le prix d’une UVP est parmi les plus élevés :
- La majorité des départements d’Île-de-France : Paris (Prix moyen d’une UVP en 2026 : 4 000 € et plus), Hauts-de-Seine, Val-de-Marne, Yvelines (tous entre 3 300 € et plus de 4 000 €) ;
- Plusieurs départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont les Alpes-Maritimes (entre 3 200 € et plus de 4 000 €) le, Var (3 100 € à 4 000 €) et les Bouches-du-Rhône (3 000 € à 4 000 €).
- Certains départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes comme le Rhône (3 000 € à 3 900 € et plus) et la Haute-Savoie (2 900 € à 3 800 €).
À l’inverse, le prix des UVP est le moins élevé dans les zones rurales, à l’écart des grandes métropoles et de sites touristiques. Il est possible de trouver de nombreux établissements dont les prix sont inférieurs à 2 500 € : Aveyron, Haute-Saône, Creuse, Lozère, Ardèche, Meuse, Haute-Loire, Indre, Landes, Finistère, Côte d’Armor, Somme ou encore Haute-Marne.
Les surcoûts que les établissements expliquent rarement
Le coût de l’hébergement en unité de vie protégée est en général supérieur au prix d’un EHPAD classique. Si cela se justifie, il est rare que les UVP donnent des informations précises sur ce point.
Des surcoûts liés à la surveillance et à la désorientation des résidents
Afin de garantir la sécurité et le bien-être des personnes âgées, une unité protégée Alzheimer met en place :
- Une surveillance continue des résidents, 24 h sur 24,
- Des prises de repas très souvent accompagnées,
- Un encadrement de l’errance,
- La gestion des comportements agités et/ou agressifs.
Dans certains établissements privés, ces prestations peuvent être facturées séparément.
Des soins et des fournitures non inclus dans le tarif global
Les familles découvrent souvent après l’admission que certains postes doivent être payés en supplément. Ce peut être le cas pour :
- Des protections hygiéniques,
- Des équipements d’aide à la dépendance (déambulateurs, fauteuils…),
- Des consultations de spécialistes non prises en charge dans le tarif « soins » de l’établissement.
Des accompagnements payants des personnes Alzheimer
L’évolution de la maladie d’Alzheimer peut empêcher les seniors qui en sont atteints d’accomplir des actes banals de la vie quotidienne. Ils doivent ainsi être accompagnés pour prendre leurs repas, faire leur toilette, etc. À un certain stade, la prise en charge quotidienne peut devenir très lourde et chronophage, justifiant la facturation d’un supplément.
Des prestations additionnelles pour le bien-être du résident
Si le coût d’hébergement facturé par l’établissement comprend les soins et accompagnements courants, il est rare que ceux-ci soient étendus à des activités « de confort ». Les UVP peuvent faire payer séparément des prestations comme :
- Une séance de coiffeur,
- Des soins du corps : pédicure, manucure, massages,
- Des animations spécialisées, voire des sorties ou la participation à des spectacles.
Exemples de surcoûts en UVP
| Prestation comptée en supplément | Surcoût sur le tarif global de l’UVP | Fréquence potentielle |
| Protections hygiéniques | 30 € | 1 fois par mois |
| Coiffeur | 20 – 50€ | 1 fois par mois |
| Pédicure | 30 – 50 € | À la demande |
| Atelier ou activité spécifique | 10 – 20 € | Plusieurs fois par mois |
Quelles aides permettent de réduire le coût d’une UVP ?
Plusieurs dispositifs ont été mis en place pour rendre accessibles les unités de vie protégée à toutes et tous.
L’APA en établissement
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide spécifique pour couvrir certains frais liés à la dépendance (GIR). Ouverte à toute personne dépendante de plus de 60 ans, il est nécessaire d’en faire la demande.
Le GIR est calculé selon le niveau de (GIR entre 1 et 4) ainsi que des ressources propres de la personne âgée. Ainsi, une personne aux revenus modestes n’aura à payer que le ticket modérateur du tarif lié à son niveau de dépendance ; à l’inverse une personne aux revenus conséquents peut payer jusqu’à 80 % du tarif dépendance de son niveau de GIR.
L’aide sociale à l’hébergement ou ASH
Un senior en UVP est éligible à l’ASH si ses revenus ne lui permettent pas de payer l’intégralité de son hébergement, déduction faite d’autres aides. Délivrée par le conseil départemental, cette allocation prend en charge le reste à charge après :
- Les aides sociales,
- Le paiement partiel de la personne âgée avec ses propres revenus,
- Et, éventuellement, la participation des membres de sa famille dans le cadre de l’obligation alimentaire.
Pour pouvoir bénéficier de l’ASH, il faut également être hébergé dans un établissement habilité à l’aide sociale.
L’APL en établissement
Si l’EHPAD est conventionné, l’Aide personnalisée au logement peut réduire significativement le tarif hébergement en unité de vie protégée. Cette aide est soumise à condition de ressources pour y avoir accès ainsi que pour déterminer son montant.
Un avantage fiscal possible pour certains résidents d’UVP
Certaines dépenses d’hébergement en EHPAD (hors soins) ouvrent droit à une réduction d’impôt pour les familles. Il est possible de déclarer jusqu’à 10 000 € de dépenses pour une chambre en UVP, après déduction des différentes aides sociales. La réduction d’impôt sera de 25 %, soit un montant maximal de 2 500 € par an.
Comment est réparti le paiement d’une UVP ?
Il est souvent compliqué pour les familles de comprendre comment s’organise la répartition du paiement en EHPAD. Voici tout ce que vous devez savoir à ce propos.
La part du résident : le reste à charge réel
Le reste à charge pour le résident est ce que celui-ci doit à l’établissement après déduction des différentes aides sociales : (facture mensuelle + coûts supplémentaires) — coûts supplémentaires éventuels.
La participation des enfants au loyer de l’EHPAD
Lorsque la personne âgée n’a pas de ressources suffisantes pour assurer le paiement mensuel de son hébergement, il peut demander l’ASH (en EHPAD habilité). Mais avant que le conseil départemental couvre le reste à charge, celui-ci peut faire jouer l’obligation alimentaire des enfants et leur demander une participation financière.

Les aides du département
C’est le conseil départemental qui attribue l’aide sociale à l’hébergement ainsi que l’APA.
Pour résumer : qui paie quoi en UVP ?
- Département : APA, ASH
- Caisse d’Allocation Familiale : APL
- Enfants : obligation alimentaire éventuelle
- Résident : reste à charge
Peut-on anticiper une admission UVP ?
Certaines familles attendent le dernier moment avant de rechercher une place en UVP pour leur proche. Réagir dans l’urgence les met face à des choix limités, les places en unité de vie protégée étant comptées. Entre stress et mauvais choix, c’est un comportement à éviter, au profit d’une anticipation raisonnable d’une admission.
1. Faire évaluer le GIR
Dès que votre parent présente des signes manifestes de dépendance, il est indispensable de demander une évaluation de son niveau de perte d’autonomie, à savoir de son niveau de GIR. On l’a vu, c’est le GIR qui :
- Ouvre les portes des EHPAD et UVP,
- Détermine le coût du tarif dépendance de l’établissement,
- Permet d’évaluer le montant de l’APA.
Une fois la personne âgée évaluée, son accès à un hébergement spécialisé est déjà assuré.
2. Évaluer les troubles cognitifs
Pour entrer en unité protégée, spécialisée dans l’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées, il faut que le senior présente des signes de la maladie et de comportements incompatibles avec un maintien à domicile ou une admission en EHPAD classique. Le plus efficace est de demander :
- Un avis du médecin traitant,
- Un bilan gériatrique,
- Ainsi qu’une évaluation neuropsychologique.
3. Convaincre la personne âgée
Il n’est pas évident d’envisager une entrée en EHPAD UVP, même si l’on montre des signes manifestes de problèmes cognitifs. Le refus d’entrée en établissement Alzheimer n’est pas rare. Vous pouvez le surmonter en lui présentant les avantages pour lui d’intégrer un hébergement adapté à sa condition.
Si votre proche se refuse toujours à envisager un placement, il existe des procédures exceptionnelles d’entrée en EHPAD sans consentement.
4. Préparer le dossier d’admission en établissement
Le dossier d’admission est unique pour tous les établissements de retraite. Autrement dit, il suffit de déposer en ligne un dossier complet pour faire acte de candidature dans autant d’établissements que vous le souhaitez. Vous pouvez commencer à remplir le dossier lui-même, qui comporte :
- Un volet administratif,
- Un volet médical, à faire remplir par le médecin traitant du senior.
Dans le même temps, réunissez toutes les pièces justificatives demandées :
- Pièce d’identité,
- Livret de famille,
- Justificatifs de ressources,
- Avis d’imposition.
En résumé : le vrai coût d’une UVP
Les 5 points clés à retenir :
- Un hébergement en UVP coûte en moyenne 2 500 à 4 000 € par mois, avec un prix médian de 3 200 € mensuels.
- Les surcoûts non annoncés peuvent ajouter 100 à 300 € en moyenne au tarif mensuel.
- Les aides sociales comme l’APA, l’APL et l’ASH peuvent réduire fortement le reste à charge.
- Certaines dépenses ouvrent droit à une réduction d’impôt.
- Une admission se prépare : GIR, dossier médical, anticipation des ressources.
Mini-checklist : Ai-je droit à une aide pour financer mon hébergement ?
- Pour savoir si votre proche peut bénéficier d’aides sociales :
- Calculez les revenus mensuels de la personne âgée,
- Faites une simulation de l’APA en établissement selon le niveau de GIR de votre proche,
- Vérifiez si l’établissement accepte l’APL,
- Calculez si votre proche peut bénéficier de l’ASH, et si oui, il faut qu’il soit hébergé dans un établissement habilité à l’aide sociale.
FAQ
Quel est le prix d’une UVP en EHPAD ?
Entre 2 500 et 4 000 € selon la région, le type d’établissement et le GIR du résident. Le prix médian en France est de 3 200 €. Les tarifs varient selon les départements et les zones (urbaines/rurales).
Quels sont les surcoûts d’une UVP ?
Coût des protections hygiéniques, repas accompagnés, ateliers spécialisés, matériel Alzheimer.
Les UVP coûtent-elles plus cher qu’un EHPAD classique ?
Oui, en raison de l’encadrement renforcé et des infrastructures sécurisées.
Quelles aides financières pour payer une UVP ?
APA, APL, ASH et réduction d’impôt pour les personnes imposables.
L’APA couvre-t-elle les surcoûts Alzheimer ?
Non, elle couvre uniquement le tarif dépendance de l’établissement, qui est calculé en fonction du niveau de GIR de la personne âgée.
Qui prend la décision d’entrée en UVP ?
Le médecin coordonnateur après une évaluation médicale.
La famille doit-elle payer une partie ?
Oui, dans le cadre de l’obligation alimentaire, lorsque les aides sociales (APA et APL) et les revenus du résident ne couvrent pas l’ensemble des frais.
Les UVP sont-elles éligibles à l’ASH ?
Oui, lorsque l’établissement est habilité à l’aide sociale.


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