Est-ce que des oublis répétés et des trous de mémoire peuvent indiquer une maladie d’Alzheimer ? Votre mère, qui vit seule chez elle à 79 ans, a très peur de cette maladie et s’inquiète de ces petits problèmes. Certes, elle peut égarer ses clés de temps en temps, mais elle a toujours eu la tête en l’air. La fréquence de ces incidents risque-t-elle d’être un signe avant-coureur d’une pathologie neurodégénérative ? 

Près d’un million de personnes sont atteintes de cette affection en France, soit 8 % des plus de 65 ans (Fondation Vaincre Alzheimer, 2020). Identifier précocement la maladie est essentiel pour mettre en place un suivi adapté et préserver la qualité de vie des seniors. Voici un guide qui vous permettra de reconnaître si votre mère présente des signes d’un possible Alzheimer, et comment établir un diagnostic.

Les sept signes qui peuvent alerter sur la maladie d’Alzheimer 

Détecter les premiers signes chez un proche n’est pas toujours évident. L’aidant ou les membres de la famille jouent un rôle clé dans cette observation. Voici les sept signaux qui peuvent vous alerter

Aidante avec sa proche qui relève des signes de la maladie d'Alzheimer

1. Des pertes de mémoire récentes

Il s’agit d’une atteinte de la mémoire récente, qui n’affecte en rien les souvenirs anciens. La personne âgée oublie des événements immédiats, fait répéter plusieurs fois la même chose sans se montrer capable de retenir l’information. 

2. Les pertes d’objet, des symptômes potentiels de la maladie

Associée aux pertes de mémoire, le fait d’égarer fréquemment des objets du quotidien est un marqueur qui peut conduire au diagnostic précoce d’une maladie d’Alzheimer. La personne âgée a tendance à placer ses clés, son porte-monnaie, mais aussi un ustensile de cuisine, des bijoux, et toutes sortes d’objets dans des endroits sans rapport avec leur place habituelle

3. Une maladie qui provoque des conduites à risque 

Ces premiers symptômes portent en eux des risques importants. La personne atteinte de la maladie d’Alzheimer risque ainsi de présenter des conduites incohérentes qui peuvent mettre sa vie en danger. Par exemple :  

  • Oublier de prendre ses médicaments ou se tromper dans leur prise (quantité, nombre de fois dans la journée…) ;
  • Oublier d’arrêter le gaz ou le four ;
  • Laisser la porte d’entrée grande ouverte ;
  • Conduire dangereusement une automobile (oubli des règles de conduite, de sécurité…) ;
  • Sortir sans s’habiller…

4. Des difficultés à exercer les tâches du quotidien 

La préparation d’un repas, faire les courses ou s’habiller peut devenir de plus en plus problématique. Jusqu’à l’utilisation toute simple d’un téléphone. L’exécution des gestes de la vie courante s’avère de plus en plus difficile. Cette dégradation des fonctions cognitives se repère aussi lorsque le senior demande de l’aide pour des démarches qu’il effectuait habituellement. Cela va de pair avec une perte de la capacité à prendre des initiatives, à planifier et à s’adapter aux situations.

5. Des troubles du langage

Cela commence par le fait de ne plus trouver quelques mots adaptés à une conversation. Quand le phénomène prend de l’ampleur, la personne âgée compense par des périphrases. Ensuite, le senior a du mal à comprendre ce qu’on lui dit et se met à répéter les mêmes mots sans rapport avec le contexte.

6. Une désorientation de la personne âgée

La maladie d’Alzheimer s’attaque au sens de l’orientation de la personne âgée. Celle-ci se perd dans des endroits familiers, dans son quartier, erre dans des endroits inconnus. Cette désorientation est également temporelle : le patient Alzheimer peut avoir du mal à se souvenir de la date et de l’année.

7. Troubles de l’humeur, dépression et démotivation

Troubles de la mémoire et dégradation des fonctions cognitives peuvent conduire le senior à perdre toute envie, même pour ce qui le passionnait au préalable. Apathie, tendance dépressive, mais aussi manifestations d’anxiété peuvent s’installer.

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Quel parcours médical pour établir un diagnostic de la maladie d’Alzheimer ?

Si vous constatez que votre proche est confronté fréquemment à l’un ou plusieurs d’entre eux, il est temps de consulter un médecin

1. Consulter le médecin généraliste de la personne âgée

C’est au médecin généraliste qui suit la personne âgée qu’il faut initialement se référer. Il la connaît et, à l’issue d’un examen clinique approfondi, posera une première piste diagnostique

Il se peut que les signes identifiés par le senior ou ses proches ne soient que des effets naturels du vieillissement. 

Ils peuvent aussi dépendre d’une tout autre pathologie

Enfin, si le médecin suspecte une maladie apparentée à Alzheimer, il orientera son patient vers un spécialiste ou directement vers des tests mémoire.

Senior qui consulte un médecin pour avoir un diagnostique sur son état

2. Tests et examens pour un diagnostic de la maladie

C’est un médecin gériatre et / ou spécialiste de la mémoire qui peut ordonner des examens complémentaires. 

Des tests de mémoire 

Deux tests de mémoire et d’évaluation cognitive sont particulièrement adaptés pour identifier l’existence de problèmes neurodégénératifs :

  • Le test MMS (Mini Mental State Examination) : très utilisé, il évalue orientation, attention, mémoire, langage et calcul. Il permet d’identifier des troubles cognitifs modérés à sévères.
  • Le test de Dubois ou test des cinq mots : il cible spécifiquement les troubles de la mémoire épisodique, un des marqueurs précoces de la maladie d’Alzheimer. Il est souvent administré en consultation mémoire.

Une IRM pour détecter des effets d’Alzheimer sur le cerveau

L’Imagerie par résonance magnétique permet d’observer l’aspect et le volume de certaines zones du cerveau. Si certains espaces du cerveau ont déjà subi une régression, cela signifie qu’existe une maladie apparentée à Alzheimer. Mais l’IRM permet aussi de vérifier l’absence de tumeurs ou d’AVC.

Un examen neurologique sur le patient

La personne âgée passe des tests corporels et faciaux. Le médecin spécialiste recherche l’éventuelle existence de problèmes neurologiques qui peuvent atteindre les fonctions telles que l’équilibre, le langage ou la marche.

Un bilan sanguin pour évincer d’autres maladies

En réalisant un examen sanguin complet, le médecin peut vérifier si son patient est atteint d’une maladie pouvant expliquer les symptômes découverts : affection du cerveau ou du système nerveux, maladie organique…

Identifier les marqueurs d’Alzheimer avec une ponction lombaire

En cas de forte suspicion de la maladie, le médecin peut prescrire une ponction lombaire, qui peut contribuer à valider le diagnostic.

3. Confirmation d’une maladie d’Alzheimer : quelles suites ?

Il existe des traitements susceptibles de ralentir l’avancée de certains symptômes cognitifs. C’est tout l’intérêt d’une démarche précoce : plus la maladie est dépistée tôt, plus ces traitements et les activités qui les accompagnent sont efficaces.

Le patient peut aussi se voir proposer de participer à un essai thérapeutique. La recherche en la matière est aujourd’hui très intense et être inclus dans une cohorte de testeurs de nouveaux traitements peut être positif.

Il peut être judicieux d’envisager un placement du senior dans un EHPAD Alzheimer : la prise en charge des patients et les nombreuses activités proposées pour stimuler les fonctions cognitives assurent à la personne âgée une vie digne et sûre, dans un environnement bienveillant. Le site Trouver maison de retraite permet de trouver l’établissement le mieux adapté à un senior atteint de la maladie.

La détection précoce de la maladie d’Alzheimer passe par l’attention portée aux premiers signes au sein même du domicile. Les troubles de la mémoire, bien que banals à première vue, doivent être évalués lorsqu’ils perturbent le quotidien. Grâce aux tests cognitifs et à un suivi médical adapté, votre proche pourra être rassuré ou, s’il est effectivement atteint de cette maladie, orienté vers une prise en charge adaptée.