Votre proche commence à oublier des rendez-vous, à répéter les mêmes questions ou à se perdre dans des tâches simples ? Dans ce cas, vous vous demandez peut-être, comme beaucoup : perte de mémoire, qui consulter en premier ? Faut-il voir le médecin traitant, un gériatre, un neurologue ? Quel est le bon ordre pour éviter de perdre du temps, surtout quand les délais de rendez-vous sont longs ? Découvrez quel parcours médical suivre et vers quel spécialiste vous tourner pour accompagner au mieux votre proche qui souffre de pertes de mémoire.
Perte de mémoire : qui consulter ?
Avant de se demander vers quel médecin se tourner, il est important de comprendre ce que fait chacun. En distinguant clairement les missions de chaque spécialiste, vous pourrez prendre le rendez-vous le plus adapté à la situation de votre proche.
Médecin traitant : repérage, premier bilan pour perte de mémoire, orientations
Le médecin généraliste traitant est le premier interlocuteur en cas de signes de perte de mémoire chez un proche. Il va :
- recueillir les symptômes (quand ça a commencé ?, quelle fréquence ?, quelles tâches sont concernées ?) ;
- passer en revue les traitements en cours (car certains médicaments ou leur association peuvent altérer la mémoire) ;
- demander un bilan de base (sang, fonction thyroïdienne, vitamine B12, etc.) pour exclure des causes réversibles ;
- orienter vers un gériatre ou un neurologue si besoin, selon les critères.

Gériatre : pour les personnes de plus de 65 ans
Quand il s’agit d’une personne âgée (souvent de plus de 65 ans), le gériatre prend en compte l’ensemble de la situation médicale :
- maladies chroniques (diabète, cœur, articulations, etc.) ;
- traitements multiples (polymédication) ;
- risques de chutes ;
- troubles de l’hygiène ou de l’autonomie.
Il évalue aussi l’impact potentiel de la perte de mémoire sur la vie quotidienne et l’autonomie. Il peut aider à déceler des effets secondaires de traitements, ou des combinaisons de médicaments menaçant la mémoire.
Neurologue
Le neurologue intervient lorsque la perte de mémoire est suspecte : rapide, associée à d’autres signes (perte de langage, désorientation, confusion, chute de l’autonomie) ou si l’évolution est inquiétante et peut être la cause d’une maladie neurologique comme la maladie d’Alzheimer.
Dans ce cas, il peut prescrire des examens plus poussés : imagerie cérébrale (IRM), tests neuropsychologiques, parfois ponction lombaire selon les cas. L’objectif est d’affiner le diagnostic et de comprendre quel est le type de démence, de dégénérescence.
Quels médecins consulter dans l’ordre pour des pertes de mémoire ?
Voici un parcours médical clair à suivre en cas de perte de mémoire :
1. Appeler le médecin traitant (bilan clinique, revue des médicaments, dépistage dépression/sommeil) afin de réaliser les examens de 1ʳᵉ intention (bilan sanguin en cas de perte de mémoire chez une personne âgée, dépistage des causes réversibles).
2. Si fragilité, chutes, polymédication ou perte d’autonomie, une orientation vers un gériatre est nécessaire.
3. S’il y a une suspicion de pathologie neurologique, une évolution relativement rapide ou des troubles cognitifs marqués, une consultation chez un neurologue est recommandée.
Le suivi et la prise en charge globale consistent ensuite à ajuster les traitements si nécessaire, mettre en place un accompagnement adapté au quotidien et impliquer activement la famille ou les proches pour soutenir la personne.
Quand consulter pour des pertes de mémoire ? Les signes d’alerte et délais à envisager
Comprendre ce qui relève de l’« oubli normal » et ce qui doit motiver une consultation aide à agir dans les bons délais.
Oublis « normaux » vs perte de mémoire inquiétante
Oublier un nom, chercher ses clés, ne pas se souvenir d’un détail immédiat… Ces signes peuvent devenir plus fréquents avec l’âge, mais cela n’est pas toujours alarmant.
Cependant, certains d’entre eux doivent alerter :
- oublis fréquents d’événements récents ou de conversations ;
- répétition des mêmes questions ;
- incapacité à accomplir des tâches familières (suivre une recette, gérer ses factures) ;
- désorientation, perte dans un lieu connu ou mise d’objets à des endroits inhabituels (ex : mettre un portefeuille dans un tiroir de cuisine) ;
- changement de comportement, d’humeur ou retrait social.
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Délais de rendez-vous et « examen mémoire »
Dès que vous ou votre entourage remarquez une perte de mémoire persistante et « hors norme », il est pertinent de consulter le médecin traitant dans les semaines qui suivent. Un diagnostic tardif réduit les options d’intervention.
Le médecin traitant pourra effectuer ou prescrire un « test mémoire » simple (screening cognitif). En cas d’anomalie, le délai d’orientation vers un spécialiste peut varier : selon la région, il peut être de quelques semaines à quelques mois. Il importe donc de ne pas « attendre ».
Avant de consulter, notez la date de début des symptômes, la fréquence des oublis, la liste complète des médicaments, les problèmes de sommeil ou d’humeur, etc. Cela aidera le médecin à comprendre rapidement la situation, à poser un premier diagnostic précis et à orienter efficacement vers le spécialiste approprié.

Quand la perte de mémoire n’est pas une démence
Certains diagnostics « réversibles » ou du moins modifiables sont essentiels avant de conclure à une maladie dégénérative. Il est important de vérifier plusieurs facteurs qui peuvent temporairement ou partiellement altérer la mémoire.
Polymédication et mémoire chez la personne âgée
La prise simultanée de plusieurs médicaments (« polymédication ») est un facteur de risque pour les troubles cognitifs. Le gériatre pourra faire un tri des traitements, éliminer ceux potentiellement délétères pour la mémoire (ex : benzodiazépines prolongées, anticholinergiques) et simplifier la prise médicamenteuse.
Perte de mémoire et dépression : quelle différence ?
La dépression peut se manifester par des troubles de mémoire, de concentration, d’attention – ce qui peut être confondu avec un début de trouble cognitif. Mais contrairement à une maladie neurodégénérative, une amélioration est possible avec le traitement de la dépression. Il est donc important d’évoquer l’humeur, les troubles du sommeil ou de l’appétit lors de la consultation.
Troubles de mémoire et sommeil : que faire ?
Un sommeil de mauvaise qualité (apnée du sommeil, insomnies, réveils fréquents) peut altérer la mémoire et la concentration. Avant de conclure à une démence, il faut penser à cette piste : le médecin traitant pourra demander un bilan sommeil ou orienter vers un spécialiste.
Consulter en cas de perte de mémoire : ce qu’il faut retenir
- Tournez-vous vers le médecin généraliste qui pourra réaliser de premiers tests de mémoire simples, des examens complémentaires (bilan sanguin) et vous orienter vers un spécialiste si besoin.
- Si votre proche est âgé, une orientation vers la gériatrie peut être utile pour une prise en charge adaptée.
- En cas de suspicion de pathologie neurologique, une consultation chez un neurologue est primordiale.
- Une analyse globale de la santé (sommeil, médicaments, troubles de l’humeur, etc.) aide à savoir si la perte de mémoire relève d’un trouble réversible ou d’un début de pathologie cognitive.
Pour préparer votre consultation mémoire chez un médecin, quel qu’il soit, pensez à noter les oublis observés, leur contexte, leur fréquence, ainsi que toute information pouvant aider à mieux comprendre la situation.


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