Le GIR de votre parent vient d’être réévalué, et vous ne comprenez pas vraiment pourquoi ? Votre famille se retrouve démunie face à une décision qui paraît injuste ou incohérente. La perte d’un GIR n’est pas forcément le signe d’une amélioration de l’état de santé. Très souvent, elle découle de critères techniques, d’une interprétation ponctuelle lors de la visite, ou même de petits malentendus que personne n’avait anticipés.
Dans cet article, vous allez comprendre pourquoi un GIR peut diminuer et comment agir pour protéger les besoins de votre parent, contester une décision et obtenir une évaluation GIR plus fidèle à sa situation.
Perte de GIR : ce que cela signifie vraiment pour votre parent
Une perte de GIR signifie que votre parent est considéré comme plus autonome qu’avant. Voici quelles peuvent être les conséquences d’un GIR diminué.
Moins d’APA
Avec un GIR moins élevé, le budget accordé est revu à la baisse. Le plan d’aide correspondant au GIR peut donc devenir plus limité, notamment pour financer du matériel ou certains services.

Moins d’heures d’aide humaine
En diminuant le GIR, on considère que votre parent peut faire davantage seul. Ainsi, les interventions d’auxiliaires de vie ou les passages de nuit peuvent être allégés ou supprimés.
Tarif dépendance plus élevé en EHPAD
Un GIR en EHPAD qui est plus « haut » (donc plus autonome) implique un tarif dépendance plus élevé, non compensé par l’APA. Certaines familles voient ainsi leur facture augmenter du jour au lendemain.
Pourquoi les évaluations GIR évoluent-elles souvent ?
Un matin où votre parent se sent un peu mieux, un logement rangé qui donne l’impression d’une grande autonomie, une réponse maladroite du type « je fais tout seul », ou encore un document médical manquant, et l’appréciation du niveau de dépendance peut s’en trouver faussée.
Le GIR reste en effet une photographie à un instant T : un détail suffit parfois à faire évoluer l’évaluation. Ce changement brutal ne reflète pas toujours l’évolution réelle de son état, mais plutôt la façon dont l’évaluateur a interprété la situation ce jour-là.
Les vraies raisons qui font perdre un GIR : ce que les évaluateurs prennent en compte
Avant de conclure que votre parent « va mieux », l’évaluateur observe de nombreux éléments : comment il se déplace, s’il peut se laver seul, s’il sait repérer les dangers, comment il répond aux questions, ou encore dans quel environnement il vit.
Raisons médicales
Les évolutions médicales ne sont pas toujours linéaires. Certaines journées donnent l’impression d’une amélioration, alors qu’il s’agit simplement d’un répit.
- Une amélioration temporaire : un jour sans douleur ou sans agitation peut laisser croire que la situation est stabilisée.
- La fin d’une période de convalescence : une légère récupération après une hospitalisation ne signifie pas que les difficultés ont disparu.
- La diminution de l’anxiété / agitation : les troubles comportementaux fluctuent, ce qui peut fausser la perception d’autonomie.
Raisons comportementales
De nombreux parents âgés veulent « bien faire » le jour de la visite. Ils ne veulent ni déranger ni inquiéter leurs enfants, ce qui conduit à une évaluation trompeuse.
Par exemple, il peut refuser de montrer les difficultés le jour J : il tient absolument à marcher sans appui, à se lever seul, ou à répondre « je me débrouille ». Il peut aussi donner des réponses contradictoires : « Ça va très bien » alors que le quotidien raconte tout autre chose.
Raisons liées à l’environnement
Le lieu de vie et la présence des proches influencent énormément la perception de l’autonomie.
- Un logement adapté : barres d’appui, revêtements antidérapants ou encore chemin sécurisé, tout cela donne l’impression d’une autonomie « améliorée » qui ne serait pas la même ailleurs.
- La présence permanente d’un proche : l’évaluateur croit que votre parent fait seul ce qu’il réalise en réalité avec assistance discrète.
- La présence d’une aide à domicile au même moment peut également brouiller les pistes : l’évaluateur pense parfois qu’il s’agit d’un confort et non d’une nécessité.
Enfin, l’absence de trace écrite des incidents, comme les chutes, des moments de désorientation ou des fugues, rend ces problèmes moins visibles. Garder une petite liste datée aide beaucoup lors de la réévaluation.
Raisons administratives
Parfois, la baisse du GIR ne reflète pas du tout le quotidien : elle résulte simplement d’un manque d’informations ou d’une visite programmée au mauvais moment.
- Absence de mises à jour médicales : sans certificats récents décrivant les troubles, l’évaluateur se base uniquement sur ce qu’il voit ce jour-là.
- Visites planifiées automatiquement par le département : elles interviennent parfois lors d’une période de « bon jour », ce qui donne une image faussée de la dépendance.
Comment contester une perte de GIR : les étapes concrètes
Heureusement, si le GIR de votre proche ne reflète pas la réalité, vous pouvez le contester.
Les délais pour contester
Vous disposez de 30 jours pour envoyer un recours gracieux au président du conseil départemental.
Comment rédiger un recours
Restez factuel : décrivez les difficultés réelles de votre proche, rappelez les incidents récents et expliquez pourquoi l’évaluation ne reflète pas le quotidien.

Les documents à fournir
Ils sont indispensables pour prouver un GIR incorrect :
- certificats médicaux récents ;
- attestations des aides à domicile ;
- preuves de chutes, désorientation, errance ;
- photos du domicile (risques, salle de bain non adaptée…).
Demander une nouvelle visite à domicile
Vous pouvez formuler cette demande dans le recours, en expliquant pourquoi la première visite ne représentait pas l’état habituel.
LIRE AUSSI : Peut-on contester l’évaluation du GIR en cas de désaccord ?
Comment demander une réévaluation GIR après une aggravation de l’état ?
À l’inverse, si l’état de votre parent se dégrade, vous pouvez demander immédiatement une nouvelle visite pour réévaluer le GIR. Par exemple :
- après une hospitalisation ;
- une perte d’autonomie pour les gestes du quotidien ;
- des troubles cognitifs ;
- des chutes répétées ou de l’agitation ;
Plus vous apportez d’informations précises sur la situation de votre proche, plus la réévaluation reflétera la réalité.
Cette réévaluation est réalisée par l’équipe médico-sociale du conseil départemental. Il s’agit de professionnels (infirmiers, évaluateurs APA, travailleurs sociaux) formés à la grille AGGIR, qui se déplacent au domicile ou en EHPAD pour observer l’autonomie et décider du nouveau GIR.
FAQ
Pourquoi mon parent a perdu un GIR ?
Votre parent peut avoir perdu un GIR car l’évaluateur a jugé qu’il présentait plus d’autonomie, à cause d’une observation ponctuelle ou d’informations incomplètes.
Peut-on perdre l’APA si on perd un GIR ?
Oui, la baisse du GIR entraîne automatiquement une réduction du montant de l’APA.
Comment contester une réévaluation GIR ?
Vous pouvez envoyer un recours gracieux au département avec des preuves médicales et une demande de nouvelle visite.
Qui décide du changement de GIR ?
Les équipes médico-sociales du conseil départemental décident du changement de GIR après une évaluation à domicile ou en établissement.
Le GIR peut-il remonter ?
Oui, cela est possible en cas d’aggravation de l’état ou de perte d’autonomie avérée.
Quand demander une nouvelle visite GIR ?
Vous pouvez la demander dès qu’il y a une aggravation : chute, hospitalisation, confusion, troubles cognitifs.
Peut-on accompagner le parent lors de la réévaluation ?
Oui, et c’est même conseillé pour apporter des informations complémentaires.
Que faire si mon parent minimise ses difficultés ?
Préparez la visite, expliquez-lui l’enjeu et fournissez des preuves factuelles à l’évaluateur.
Le médecin traitant peut-il appuyer une révision ?
Oui, un certificat détaillé peut considérablement influencer la décision.
Comment prouver l’aggravation de l’état ?
Vous pouvez prouver l’aggravation de son état grâce à des comptes rendus médicaux, des attestations d’aides, des photos, des dates de chutes et des descriptions précises des incidents.


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