Vous approchez de la retraite et vous avez déjà anticipé une baisse de revenus grâce à une simulation du montant de votre future pension. Vous devez organiser votre budget afin qu’il vous permette de planifier des activités et des projets qui vous tiennent à cœur. Mais cela risque d’être juste, car les charges du quotidien demeurent. Cette situation peut vite devenir source d’angoisse : comment continuer à réaliser vos projets sans vous priver ? Heureusement, quitter le monde du travail n’est pas synonyme de disparition des aides sociales. Il existe ainsi des aides de la CAF pour les retraités, ainsi que d’autres allocations qui peuvent être cumulées avec celles-ci. Voici un point détaillé sur ces aides et les démarches pour en bénéficier.
Logements conventionnés : l’APL, l’aide de la CAF pour les personnes retraitées
Ouverte à toute personne majeure, l’APL est éligible aux seniors, qu’ils souhaitent rester à leur domicile ou intégrer un établissement pour personnes âgées. Cette allocation n’est accessible que si la personne retraitée répond à certains critères spécifiques.

Les conditions pour bénéficier de l’aide personnalisée au logement
Pour bénéficier de l’aide personnalisée au logement (APL), un certain nombre de critères doivent être remplis.
- Le logement :
- Appartement ou maison individuelle, celui-ci doit nécessairement être en location. Il doit être la résidence principale et répondre aux normes de décence (9 m2 minimum pour une personne seule, 16 m2 pour un couple…). De plus, il faut que le logement soit conventionné : son propriétaire a passé une convention avec l’État dans laquelle il s’engage à respecter certaines obligations (durée du bail, montants du loyer plafonnés…). Les HLM, par exemple, sont toujours conventionnés ;
- Résidence autonomie ou EHPAD : l’établissement doit être conventionné.
- Le retraité locataire ou résident ;
- Est de nationalité française, ou dispose d’un titre de séjour en cours de validité ;
- Dispose de revenus inférieurs à un certain montant, en fonction de la composition du foyer (seul, couple…). Sont pris en compte comme ressources : les pensions et les retraites, les indemnités et aides éventuelles, ainsi qu’un revenu forfaitaire issu du patrimoine, lorsque celui-ci dépasse 30 000 euros annuels.
APL : un montant dépendant des revenus de la personne âgée
Le calcul du montant de l’APL repose sur plusieurs facteurs :
- Les ressources propres de la personne retraitée,
- La zone géographique où se situe le logement : il en existe trois sur tout le territoire, l’Île-de-France (zone 1), les villes de plus de 100 000 habitants (2) et le reste des communes françaises (3). Le montant de l’aide est plus important en Zone 1 et diminue ensuite jusqu’à la zone 3.
- Le montant du loyer effectif demandé par le bailleur ou l’établissement.
Le montant final de l’aide personnalisée au logement prend en compte le loyer, les charges, et la participation personnelle. Plus les revenus du senior sont importants, plus cette participation est forte, réduisant ainsi le montant de l’APL.
En 2025, pour recevoir le montant maximal, les revenus annuels du demandeur ne doivent pas dépasser 5 235 € pour une personne seule ou 7 501 € pour un couple.
Comment demander l’APL ?
La demande d’APL se fait directement sur le site de la CAF. Avec le formulaire en ligne, vous devez fournir un certain nombre de documents justificatifs :
- Pièce d’identité,
- Carte Vitale,
- Bail ou convention s’il s’agit d’un hébergement en maison de retraite,
- Relevés de compte détaillant le montant actuel du patrimoine et de l’épargne ainsi que l’ensemble des ressources,
- RIB.
La demande doit être faite dès la signature du bail ou de la convention, afin que le premier versement intervienne avec la première mensualité. En général, la CAF verse directement l’APL au bailleur.
LIRE AUSSI : Est-il possible de cumuler l’APL avec d’autres aides pour un EHPAD ?
L’ALS : l’alternative à l’APL pour le logement des personnes âgées
L’Allocation de logement sociale (ALS) est une aide au logement pour les retraités locataires, en colocation ou en foyer, et ne pouvant pas bénéficier de l’APL.
Cette aide concerne particulièrement les retraités vivant dans une location, dans une résidence senior ou un EHPAD non conventionné. Ses conditions d’attribution sont les mêmes que pour l’APL :
- Nationalité française ou titre de séjour valide,
- Logement répondant aux normes de décence,
- Critère de ressources.
Son montant est en général inférieur à celui de l’APL.
Les démarches pour faire la demande d’ALS sont identiques à celles concernant l’APL : formulaire sur le site de la CAF à remplir dès signature du bail, mêmes pièces justificatives.
LIRE AUSSI : Comment monter un dossier d’aide sociale pour financer une maison de retraite ?
Le cumul des aides de la CAF avec d’autres allocations
D’autres organismes prennent en charge des aspects complémentaires de la vie sociale, et distribuent des aides concernant les retraités.

L’APA, une aide pour la perte d’autonomie des personnes âgées
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est versée par le conseil départemental du lieu de résidence. Elle est attribuée aux personnes âgées de 60 ans et plus, vivant à domicile ou en EHPAD, et ayant besoin d’une aide pour accomplir certains actes de la vie courante (se laver, se nourrir, se déplacer…).
Son montant dépend du degré de perte d’autonomie (évalué selon la grille AGGIR entre GIR 4 et GIR 1), des ressources de la personne, et de ses besoins. Cette aide peut couvrir tout ou partie :
- Des heures d’aide à domicile,
- Des équipements de sécurité dans le logement,
- Des frais d’hébergement en maison de retraite.
Elle est cumulable avec l’APL ou l’ALS.
Les aides sociales pour les personnes aux revenus très modestes
L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA)
L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) est destinée aux retraités ayant de faibles revenus. Versée par la Caisse de retraite principale (comme la CNAV), elle permet à une personne seule ou à un couple retraité de bénéficier d’un revenu minimum.
Pour une personne seule, le plafond de ressources en 2025 est d’environ 1 034 euros par mois. Pour un couple, il est de 1 605 euros. Si les revenus mensuels sont inférieurs à ces montants, l’ASPA vient compléter pour atteindre ce seuil.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH)
L’ASH est accessible aux personnes de 65 ans et plus, hébergées dans une résidence senior ou un EHPAD proposant des places réservées aux bénéficiaires de l’aide sociale. Les revenus du senior doivent être inférieurs aux frais d’hébergement.
L’ASH est délivrée par le conseil départemental du lieu de résidence, et couvre le reste à charge de frais d’hébergement, après recours à l’obligation alimentaire des enfants et petits-enfants.
La complémentaire santé solidaire (CSS)
La CSS permet aux retraités aux revenus modestes la prise en charge intégrale des soins (médicaments, consultations, hospitalisations). Il faut en faire la demande auprès de sa caisse d’assurance maladie ou directement sur le site Ameli.fr.
En 2025, pour une personne seule, le plafond de ressources pour obtenir la CSS gratuite est d’environ 9 600 euros annuels. Pour des ressources légèrement supérieures, une participation financière mensuelle est demandée, mais reste très modeste (moins de 1 euro par jour).
Les aides au logement de la CAF permettent aux retraités éligibles de compenser en partie leur perte de revenus après la cessation de leur activité professionnelle. Celles-ci sont cumulables avec de nombreuses aides qui répondent aux défis de santé liés à l’âge. Qu’il s’agisse de soutenir le maintien à domicile, de permettre l’accès à un établissement adapté ou simplement de compléter des revenus insuffisants, ces dispositifs sont essentiels pour garantir une vie digne et confortable aux personnes âgées.
Laissez un commentaire