Votre père a de plus en plus de mal à se lever. Votre mère se fatigue plus vite qu’avant. Face à ces situations, vous vous demandez si le GIR de votre parent peut s’améliorer en fonction de son état de santé, et, si c’est le cas, si cela peut vous faire perdre l’APA. Cette question, presque toutes les familles se la posent. Avec derrière elle un mélange de peur (perdre les aides), d’espoir (le voir aller mieux), et d’incertitude, car on ne sait jamais vraiment ce qui peut faire bouger le GIR ou ce qui, au contraire, restera inchangé. Nous vous aidons à y voir plus clair dans cet article.
Qu’est-ce que le GIR ?
Le GIR sert à mesurer la capacité d’une personne âgée à accomplir les actes fondamentaux de la vie, comme :
- se lever, se déplacer ;
- s’habiller, se laver ;
- manger ;
- aller aux toilettes ;
- s’orienter.
Le GIR mesure uniquement l’autonomie d’une personne âgée. Il ne prend pas en compte :
- sa motivation ou sa volonté à faire les choses ;
- son moral ou son état psychologique ;
- la présence ou non d’aidants à domicile ;
- les équipements qui facilitent la vie au quotidien (barres d’appui, lit médicalisé, etc.) ;
- la charge mentale ou émotionnelle supportée par la famille.
Par exemple, votre parent pourrait avoir meilleur moral ou recevoir davantage d’aide au quotidien, mais cela ne changera pas son GIR si, concrètement, il ne parvient pas à faire seul les gestes essentiels comme se lever, se laver ou s’habiller.
Peut-on améliorer un GIR ?
L’amélioration du GIR est envisageable lorsque la perte d’autonomie est liée à un événement réversible ou à une baisse temporaire de capacités. Dans ces situations, la récupération peut être réelle et mesurable.

Cas où c’est réellement possible
Si votre mère a perdu sa mobilité après une fracture de la hanche, une rééducation régulière et adaptée peut lui permettre de se relever seule avec une canne, alors qu’elle avait auparavant besoin d’aide pour se lever. En ce qui concerne son GIR, cela signifie donc :
- Avant la rééducation : GIR 3
- Après la rééducation : GIR 4
Parfois, de simples aménagements du logement font la différence. Installer une barre d’appui dans la douche ou un siège adapté permet à votre parent de redevenir autonome pour sa toilette quotidienne, sans dépendre d’un aidant.
Dans ces cas, les progrès sont concrets et peuvent réellement changer le GIR, car ils concernent directement les actes essentiels de la vie quotidienne.
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Cas où c’est peu probable
Certaines maladies ou troubles rendent les améliorations possibles mais limitées. Les progrès existent, mais ils sont souvent partiels et fragiles :
- Début d’Alzheimer : la mémoire et l’orientation peuvent être stabilisées, mais la dépendance aux actes essentiels persiste souvent.
- Parkinson : les tremblements ou la rigidité peuvent s’améliorer légèrement avec des exercices ou le bon traitement, mais la récupération complète n’est pas possible et la maladie est évolutive.
- Séquelles anciennes d’AVC : la rééducation peut rendre certains gestes plus faciles, mais la capacité à tout faire seul reste souvent limitée.
Dans ces situations, le GIR peut légèrement progresser, mais il est rare qu’il change de manière significative.
Cas où c’est impossible
Lorsque les atteintes sont irréversibles, aucune intervention ne permettra de faire remonter le GIR. Par exemple :
- Alzheimer ou Parkinson avancé
- Maladies neurodégénératives sévères
- Dépendance majeure installée depuis longtemps
Dans ces cas, le GIR peut se stabiliser. Les efforts viseront plutôt à maintenir les capacités restantes et à améliorer la qualité de vie, plutôt qu’à changer le score officiel.
Pourquoi le GIR évolue peu chez les seniors ?
En vieillissant, certaines capacités comme la force, l’équilibre ou la mémoire sont difficiles à récupérer. En conséquence, le GIR peut s’améliorer légèrement et rester stable pendant longtemps. C’est pourquoi le GIR chez les seniors évolue souvent très lentement.
Ce qui peut réellement améliorer le GIR
Certaines actions permettent à votre parent de retrouver ou conserver un peu plus d’autonomie :
Rééducation et kinésithérapie
- renforcement musculaire ;
- travail de l’équilibre ;
- amélioration des gestes du quotidien.
Exercices simples chaque jour
- se lever / s’asseoir seul ;
- marcher quelques minutes ;
- petits parcours d’équilibre.
Adaptations du domicile
- des barres d’appui ;
- un siège de douche ;
- un éclairage sécurisé ;
- un lit adapté.
Aides techniques
- une canne, un déambulateur ;
- des chaussures antidérapantes ;
- une téléalarme.
Stimulation cognitive (GIR 5-6)
- des jeux de mémoire ;
- des activités sociales ;
- de la lecture et des échanges réguliers.
Suivi médical et prévention
- des traitements adaptés ;
- une bonne alimentation et une hydratation suffisante ;
- la prévention des chutes.
Parfois, stabiliser le GIR est déjà une vraie réussite.
Attention : voir votre parent sourire, retrouver de la motivation ou être de meilleure humeur est précieux. Cependant, le moral seul ne change pas le GIR : il continuera à avoir besoin d’aide pour se laver, s’habiller ou se lever si ses capacités physiques ou cognitives ne sont pas récupérées.

Améliorer le GIR peut-il faire perdre l’APA ?
Améliorer le GIR de votre parent ne signifie pas automatiquement perdre l’APA, mais cela peut parfois réduire le montant si l’autonomie s’améliore suffisamment (par exemple, passer d’un GIR 3 à 4). Dans d’autres cas, l’APA est maintenue malgré un petit progrès, notamment si les améliorations sont partielles ou instables.
Il existe aussi des situations où l’évolution du GIR n’influence pas les aides, comme lorsque le moral s’améliore ou que l’on ajoute du matériel de confort. Il est important de savoir que pour les GIR 5 et 6, l’APA est déjà très limitée à domicile.
Découvrez ici le barème des GIR pour 2026.
Comment demander une réévaluation du GIR
Pour demander une réévaluation du GIR, il suffit de contacter le service APA de votre département. La nouvelle évaluation du GIR sera alors réalisée par le médecin coordonnateur de l’EHPAD ou par l’équipe médico-sociale du conseil départemental.
FAQ
Peut-on améliorer le GIR d’un parent âgé ?
Oui, il est possible d’améliorer le GIR si la perte d’autonomie est liée à un événement réversible, comme une chute ou encore une période d’inactivité prolongée.
Comment faire pour changer le GIR ?
On peut agir avec de la rééducation, des exercices de renforcement musculaire ou en adaptant le logement pour faciliter les gestes du quotidien.
Qui décide du GIR ?
Le GIR est attribué par l’équipe médico-sociale du conseil départemental, qui évalue l’autonomie de votre parent à l’aide de la grille AGGIR.
L’EHPAD peut-il demander une réévaluation du GIR ?
Oui, un établissement peut demander une réévaluation si l’état de votre parent change.
Une amélioration du GIR fait-elle perdre l’APA ?
Parfois. Si l’autonomie s’améliore suffisamment, le montant de l’APA peut diminuer, mais ce n’est pas automatique.
Quel GIR donne droit à l’APA ?
Les personnes classées GIR 1 à 4 ont droit à l’APA à domicile.
Peut-on repasser de GIR 4 à GIR 3 ?
Oui, si la dépendance s’accentue avec le temps, le GIR peut baisser à nouveau.
Combien de temps faut-il pour changer un GIR ?
Cela dépend de la situation : quelques semaines peuvent suffire pour une rééducation rapide, mais plusieurs mois sont parfois nécessaires pour voir les progrès de votre proche.
Comment se déroule l’évaluation du GIR ?
L’évaluateur observe les gestes de la vie courante de votre parent, comme se lever, s’habiller, se laver ou se déplacer seul, c’est-à-dire sans aide humaine.
Quels documents fournir ?
Il est utile de préparer les bilans médicaux récents, les comptes rendus de kinésithérapie, la liste des difficultés quotidiennes et les traitements en cours pour que l’évaluation reflète bien la réalité.


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