Dès 2026, les aidants familiaux pourraient voir leur avantage fiscal fondre de 1 000 à 2 000 euros. Le plafond du crédit d’impôt pour les services à la personne (Cisap), qui permet aujourd’hui de déduire 50 % des dépenses engagées pour l’aide à domicile, est en passe d’être abaissé de 12 000 à 10 000 euros. Une mesure adoptée récemment par les députés dans le cadre du projet de loi de finances 2026, qui suscite déjà débats et inquiétudes chez les familles les plus concernées.
Cisap : le plafond passe de 12 000 à 10 000 €
Le samedi 25 octobre, lors de l’examen du projet de loi de finances 2026, les députés ont voté un amendement porté par la socialiste Christine Pirès Beaune. Adopté à 187 voix sur 320, il prévoit de réduire le plafond du crédit d’impôt pour les services à la personne (Cisap), qui passerait de 12 000 à 10 000 euros.
Une baisse qui pèse sur les aidants
Actuellement, le plafond standard du crédit d’impôt est de 12 000 €, avec une majoration la première année qui le porte à 15 000 €. Avec la réforme envisagée, ces plafonds seraient abaissés à 10 000 € pour le plafond standard et 13 000 € pour la première année.
Les majorations pour enfants à charge ou pour personnes de plus de 65 ans (+1 500 € par membre concerné) seraient maintenues, mais s’appliqueraient désormais sur ces nouveaux plafonds réduits.

Un objectif d’économies de 110 millions d’euros
Le crédit d’impôt pour les services à la personne couvre aujourd’hui 26 activités, dont :
- la garde d’enfants à domicile ;
- l’aide aux personnes âgées ou handicapées ;
- l’entretien du logement et les travaux ménagers ;
- les petits travaux de bricolage ou de jardinage.
En ramenant ce plafond à 10 000 euros, les députés pourraient économiser environ 110 millions d’euros. Mais comment les aidants feront-ils face à la baisse du plafond du crédit d’impôt ? Une question importante, qui touche directement le quotidien de milliers de familles dépendantes de ces aides.
Jusqu’à 2 000 € de perte pour certains foyers
Cette réduction de plafond pourrait coûter cher à certains ménages :
- Pour un foyer dépensant chaque année 12 000 € en services à la personne, le crédit d’impôt actuel de 6 000 € (50 % des dépenses) tomberait à 5 000 € dès 2026, soit une perte sèche de 1 000 €.
- Pour les aidants bénéficiant de majorations, par exemple un couple employant une aide à domicile pour deux parents âgés, l’écart pourrait atteindre 1 500 à 2 000 €, selon les arbitrages finaux du gouvernement. Ces foyers, souvent parmi les plus investis dans le maintien à domicile de leurs proches dépendants, seraient donc les plus pénalisés.
Certains amendements évoquent encore, sans certitude, une baisse du taux du crédit d’impôt de 50 % à 40 %. Si cette piste était retenue, la perte s’alourdirait davantage : un ménage engageant 15 000 € de dépenses (plafonnées à 13 000 € avec la réforme) verrait son avantage passer de 7 500 € à 5 200 €, soit plus de 2 000 € de différence.
Pour l’heure, ces scénarios restent en débat parlementaire, mais ils témoignent d’une volonté claire de réduire le coût global du dispositif.
Le nouveau crédit d’impôt EHPAD, une compensation partielle
Pour ne pas fragiliser davantage les familles concernées par la dépendance, le gouvernement mise sur un autre levier fiscal : la transformation du dispositif actuel pour les frais d’EHPAD. Jusqu’à présent, ces dépenses donnaient droit à une réduction d’impôt de 25 %, réservée aux ménages imposables.
À partir de 2026, le texte prévoit de transformer cette réduction en crédit d’impôt, accessible à tous les foyers, y compris les non-imposables.
Le taux resterait de 25 %, mais avec un plafond de 10 000 € de dépenses éligibles, soit un avantage maximal de 2 500 € par personne hébergée. Une évolution saluée par les associations familiales, qui y voient une bouffée d’air pour les aidants dont les proches sont en établissement.
Dans certains cas, ce nouveau crédit pourrait même compenser la perte du crédit « services à la personne », notamment pour les familles qui alternent entre aide à domicile et hébergement temporaire.
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Comment anticiper la réforme du crédit d’impôt
En attendant la version définitive du budget 2026, qui devrait être adoptée d’ici la fin de l’année, plusieurs réflexes peuvent aider à limiter l’impact de ces changements.
Les foyers qui le peuvent ont intérêt à répartir leurs dépenses : certaines prestations, réalisées avant le 31 décembre 2025, seront encore calculées sur l’ancien plafond de 12 000 €.
Il est également conseillé de vérifier l’éligibilité des services déclarés : seuls les 26 métiers listés officiellement (ménage, aide aux repas, garde d’enfants, assistance aux personnes âgées, petit bricolage, etc.) ouvrent droit au crédit d’impôt.
Enfin, il ne faut pas oublier que d’autres aides peuvent compléter le dispositif fiscal : l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), les aides départementales ou encore certaines prestations des caisses de retraite. Ces dispositifs peuvent parfois couvrir une partie des dépenses non prises en compte par le crédit d’impôt.
Crédit d’impôt 2026 aidants : ce qu’il faut retenir
En résumé :
1. Si la réforme est confirmée dans sa version actuelle, les aidants les plus engagés, ceux qui emploient régulièrement une aide à domicile, verront leur avantage fiscal réduit d’environ 1 000 à 2 000 € dès 2026.
2. Pour les foyers aux dépenses plus modestes, l’impact restera limité, voire nul.
3. Le nouveau crédit d’impôt EHPAD, étendu à tous les ménages, pourrait rééquilibrer partiellement la balance, en offrant une aide directe aux familles confrontées à la dépendance.
Reste à savoir si le gouvernement choisira d’aller plus loin dans les restrictions, ou s’il maintiendra le taux de 50 % pour ne pas fragiliser davantage un dispositif vital pour des centaines de milliers d’aidants.


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