Il vous arrive de vivre parfois des fins de mois difficiles ? Depuis que vous êtes à la retraite, imprévus et problèmes de santé ont dégradé vos finances. Savez-vous qu’il existe de nombreuses aides sociales que bien des seniors ne connaissent pas ? Précarité, logement, dépendance, santé… À chaque problème, des solutions existent qui peuvent améliorer votre quotidien. Cet article vous guide dans les arcanes de ces allocations et autres prestations.
1. Des aides pour combattre le risque de précarité
10 % des personnes de plus de 65 ans vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté, soit 2 millions de seniors. À cette situation préoccupante répondent des aides ciblées.
L’Allocation de solidarité aux personnes âgées ou ASPA
Cette allocation a pour objectif de garantir aux seniors dont les ressources sont très faibles un revenu minimum leur permettant de vivre correctement.
Les conditions d’éligibilité reposent sur trois éléments :
- L’âge : il faut avoir au moins 65 ans pour en bénéficier ;
- Le lieu de résidence : en France ;
- Des revenus très modestes : en 2025, ceux-ci ne peuvent excéder 1 034,28 € par mois pour une personne seule et 1 605,73 € pour un couple.
L’ASPA complète les revenus de la personne âgée afin que celle-ci dispose d’un revenu mensuel de 1034,28 € (et 1 605,73 € pour un couple). Par exemple, une personne âgée disposant de 800 € de revenus mensuels se verra attribuer une ASPA de 234,28 €.
La demande d’ASPA s’effectue auprès de l’Assurance retraite (CNAV) ou de la Mutuelle sociale agricole (MSA) selon les cas, via le site des organismes.

Le chèque énergie
Afin de limiter la précarité énergétique, ce dispositif permet à ses bénéficiaires de payer une partie de leurs factures d’électricité.
Attribué automatiquement aux ménages dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 11 000 € par unité de consommation (UC) son montant annuel maximum est de 277 € en 2025. Le minimum est de 48 €.
2. Les allocations dédiées au droit au logement
Le logement représente 25 % du budget d’un ménage en France, selon l’INSEE. Mais cette part peut dépasser les 50 % chez les petits revenus. D’où l’importance des aides sociales au logement.
L’aide personnalisée au logement (APL)
L’APL couvre une partie des frais de logement des bénéficiaires. Les conditions d’accès à l’APL sont assez strictes :
- Le logement doit être conventionné (les EHPAD publics, comme les HLM le sont en règle générale) ;
- Disposer de ressources limitées (inférieures à 13 000 €/an).
Le calcul du montant de l’aide dépend de la zone d’habitation, du loyer/du tarif d’hébergement ainsi que du niveau de revenus du ménage.
La demande s’effectue auprès de la Caisse d’allocation familiale (CAF), ou de la MSA.
Si le logement ou l’établissement n’est pas conventionné, il existe l’Allocation de logement sociale ou ALS.
L’aide sociale à l’hébergement (ASH)
Que se passe-t-il lorsqu’une personne âgée entre dans un EHPAD ou une résidence autonomie et n’a pas les ressources suffisantes pour payer les frais d’hébergement ? L’ASH les prend en charge.
Pour en bénéficier, il faut :
- Avoir 65 ans ou plus,
- Résider dans un EHPAD dont des places sont réservées aux bénéficiaires d’aide sociale ;
- Disposer de ressources inférieures aux frais de l’établissement. Le dispositif permet à la personne de conserver au moins 10 % de ses revenus pour d’autres dépenses.
3. Problèmes de santé et aides sociales
Les problèmes de santé augmentent généralement avec l’âge. Reste à charge, difficultés de retrouver son autonomie après une hospitalisation : des aides y remédient.
L’aide au retour à domicile après hospitalisation (ARDH)
Un passage à l’hôpital peut causer une perte d’autonomie provisoire, des problèmes cognitifs, de l’isolement… L’ARDH permet au patient un retour progressif à la normale.
L’aide prend en charge une partie des frais d’assistance à domicile (auxiliaires de vie, garde-malade…) pour une période de trois mois, dans la limite d’un montant total de 1 800 €.
Pour bénéficier de l’ARDH, il faut :
- Relever du régime de la Sécurité sociale,
- Avoir été évalué GIR 5 ou GIR 6 sur l’échelle AGGIR de la perte d’autonomie. Soit être en légère perte d’autonomie ne nécessitant pas un placement en établissement.
Cette aide est généralement demandée directement par l’hôpital avant la sortie du patient, auprès de sa caisse d’assurance retraite.
La complémentaire santé solidaire pour les personnes âgées aux faibles revenus
Malgré la couverture de l’assurance maladie, le reste à charge des dépenses de santé devient de plus en plus lourd. Aujourd’hui, la mutuelle de santé devient indispensable. Mais son coût n’est pas négligeable.
C’est pourquoi l’État propose aux personnes aux revenus modestes la complémentaire santé solidaire (CSS). Son éligibilité à cette CSS repose sur :
- Le fait d’être déjà pris en charge par l’Assurance maladie ;
- Des ressources inférieures à 13 957 € en 2025 pour une CSS avec un petit reste à charge ou de 10 339 € pour des soins totalement gratuits.
C’est sur le site ameli.fr que s’effectue la demande de CSS.
Accompagner la perte d’autonomie des personnes âgées
Les seniors peuvent voir diminuer leur autonomie. Entre aides à domicile et financement de l’hébergement en EHPAD, les aides sociales sont adaptées à chaque situation.
L’aide ménagère à domicile, pour des seniors autonomes
Les personnes âgées vivant à leur domicile et éprouvant quelques difficultés à accomplir les tâches du quotidien peuvent être aidées pour faire appel à une aide à domicile. Ils doivent :
- Avoir 65 ans ou plus,
- Présenter des difficultés pour accomplir les tâches ménagères,
- Ne pas bénéficier de l’APA,
- Avoir des ressources mensuelles inférieures à 1 034,28 € (personne seule), 1 605,73 € (couple).
Le montant de l’aide dépend des ressources. Sa demande s’effectue auprès du Centre communal d’action sociale (CCAS).

Le chèque emploi service universel (CESU) pour financer les aides à domicile
Il est également possible, sans condition spécifique, de bénéficier d’une réduction sur tous les emplois à domicile : ménage, jardinage, cuisine, etc., grâce à un crédit d’impôt de 50 %. Avec le CESU cette réduction est immédiate. On ne paie que la moitié du salaire (salaire net + charges sociales) de l’employé.
L’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
À partir d’un certain niveau de dépendance, une personne âgée peut prétendre à l’APA qui couvre une partie des frais liés à la perte d’autonomie. Il faut :
- Avoir au moins 60 ans,
- Résider en France,
- Avoir été classé GIR 1 à GIR 4 (échelle de perte d’autonomie)
Le montant de l’APA est dépendant à la fois du niveau de GIR (de plus en plus élevé de GIR 4 à GIR 1) et des ressources de la personne.
L’APA concerne les personnes âgées :
- Qui souhaitent demeurer à leur domicile. Lors de l’évaluation du niveau de dépendance, un plan d’aide personnalisé est proposé au senior : aménagements du domicile, acquisition d’équipement, et/ou appel à des auxiliaires de vie et des aides ménagères. L’APA en couvre tout ou partie.
- Qui emménagent dans un EHPAD ou un accueil familial. L’APA paie tout ou partie du volet « dépendance » tarifé par l’établissement.
La demande de l’APA à domicile se fait auprès du CCAS de sa commune. Pour l’APA en établissement, c’est en général l’établissement lui-même qui la sollicite.
Principales aides sociales pour les personnes âgées
CONDITIONS | OBJET | MONTANT DE L’AIDE | |
PRÉCARITÉ | |||
ASPA Allocation de solidarité aux personnes âgées | 65 ans minimumPlafond de ressources | Complète les petits revenus | Complète jusqu’à un plafond :1034,28 € (personne seule),1605,73 € (couple) |
Chèque énergie | Conditions de ressources | Aide à payer la facture d’électricité | De 48 à 277€ par an |
LOGEMENT | |||
APL / ALSAide personnalisée au logement | Locataire logement conventionné ou résident en EHPAD conventionné Conditions de ressources | Aide à payer le loyer / le coût de l’hébergement en établissement | Dépend de :La zone d’habitationLe montant du loyerLes ressources de la personne |
ASH Aide sociale à l’hébergement | Réservé aux résidents en EHPAD ou en résidence autonomieÉtablissement habilité aide socialeRessources insuffisantes | Complète le paiement de la facture d’hébergement | Participation de la personne. Il lui reste a minima 10% de ses revenus. |
SANTÉ | |||
ARDH Aide au retour à domicile après hospitalisation | Être pris en charge par l’Assurance maladieÊtre hospitaliséNiveau GIR 5 ou 6 en sortie d’hospitalisation | Finance des prestations d’aide à domicile pendant 3 mois après sortie d’hospitalisation | Dans la limite de 1 800 € sur la période |
CSS Complémentaire santé solidaire | Être pris en charge par l’Assurance maladieCondition de ressources | Complémentaire gratuitePas ou peu de reste à charge pour les dépenses de santé | Gratuité totale des soins si ressources inférieures à 10 339€ par an |
DÉPENDANCE | |||
Aide ménagère | 65 ans et plusDifficultés à effectuer tâches quotidiennesConditions de ressourcesPas d’APA | Finance une partie des prestations d’aide à domicile | Finalement partiel ou total |
CESU | Déclarer les prestations d’aide à domicile | Finance en partie l’aide à domicile | Crédit d’impôt immédiat de 50% du coût de la prestation |
APA à domicile | 60 ans et plusGIR 1 À GIR 4Maintien à domicile | Finance un plan d’aide à domicile : aménagements, équipements, aides ménagères, auxiliaires de vie… | De la gratuité à une part à la charge de la personne, en fonction de ses ressources |
APA en établissement | 60 ans et plusGIR 1 À GIR 4EHPAD, résidence autonomie, accueil familial | Finance la part « dépendance » de l’établissement | Au maximum, la personne paie le tarif GIR 5-GIR 6. La prise en charge dépend de ses ressources. |
Il existe ainsi des aides sociales destinées à ce que les personnes âgées ne renoncent ni à leur santé, ni au logement, ni à l’autonomie. Malheureusement, les seniors sont encore trop nombreux à les ignorer ou à ne pas oser les demander. N’hésitez pas à vous renseigner auprès du CCAS, mais également de votre caisse de retraite : ces organismes sauront vous éclairer sur vos droits et la manière d’en bénéficier.
FAQ
Je touche une toute petite retraite : par où commencer ?
Prenez rendez-vous au centre communal d’action sociale de votre commune. Par une simulation APL/ALS (CAF/MSA), CSS (Ameli), et un rendez-vous au CCAS. Demandez aussi à votre caisse de retraite un point sur l’ASPA et l’action sociale.
En EHPAD, quelles aides réduisent ma facture ?
L’APA couvre une part du tarif dépendance. L’APL/ALS peut réduire la redevance d’hébergement. L’ASH complète le tout si vos ressources sont trop faibles.
Je suis étranger avec titre de séjour : ai-je droit aux aides ?
Oui, beaucoup d’aides supposent une résidence stable et régulière. Avec un titre de séjour valide, vérifiez votre éligibilité à l’APL/ALS, à la CSS, à l’APA.
Qui peut m’aider à remplir les dossiers ?
Le CCAS, un travailleur social (hôpital, mairie), votre caisse de retraite, les points France Services. Apportez vos justificatifs de ressources et de logement.
Comment vérifier sans se déplacer si j’ai droit à l’ASPA ou à d’autres aides ?
Utilisez les simulateurs officiels (ex. vos droits sociaux, CAF/MSA) et appelez votre caisse de retraite pour un pré diagnostic.
En EHPAD, peut-on cumuler aide au logement et APA ?
Oui. L’APA en établissement aide sur la part dépendance, tandis qu’une aide au logement peut réduire la redevance d’hébergement si l’EHPAD. Il faut déposer deux dossiers séparés : Conseil départemental pour l’APA, CAF/MSA pour l’APL ou l’ALS.
L’APA à domicile est-elle compatible avec le crédit d’impôt pour l’aide à domicile ?
Oui, mais pas sur la même base : le crédit d’impôt s’applique sur la part restant à charge après déduction de l’APA et des autres financements.
Qui évalue le GIR pour l’APA à domicile ?
L’évaluation est réalisée par l’équipe médico-sociale du Conseil départemental au domicile ou en établissement. Elle apprécie la perte d’autonomie via la grille AGGIR (GIR 1 à 6) et propose un plan d’aide personnalisé.
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