Votre mari est depuis quelques années atteint de la maladie d’Alzheimer. Récemment, son état semble se détériorer au point que son médecin traitant souhaite demander une évaluation de son niveau de GIR. Il estime qu’il est désormais parvenu à un niveau GIR 2, soit l’avant-dernier stade de la dépendance.

Si vous souhaitez que votre conjoint puisse demeurer à domicile avec vous, il faudra certainement entreprendre des aménagements et recourir à du personnel extérieur, ce qui a un coût. De même, s’il est nécessaire de le placer en EHPAD, sa petite pension de retraite n’y suffira sans doute pas. Cet article vous présente toutes les options possibles pour financer les problèmes de perte d’autonomie.

L’APA, l’allocation pour les personnes âgées évaluées GIR 2

L’allocation personnalisée d’autonomie est l’aide principale de prise en charge de la dépendance chez les personnes âgées. Une personne en GIR 2 y est éligible de plein droit.

GIR 2 : la situation d’une personne âgée très dépendante

Une personne est évaluée GIR 2 (Groupe Iso-ressources) si elle présente un certain nombre de caractéristiques liées à son état de santé physique et mentale :

  • Une lourde perte d’autonomie, avec une altération plus ou moins grave de ses fonctions cognitives,
  • L’incapacité de réaliser les tâches du quotidien,
  • Une mobilité peu impactée s’il s’agit d’une atteinte cognitive comme la maladie d’Alzheimer, ou très limitée si les problèmes de santé de la personne sont essentiellement physiques,
  • Des difficultés, voire une impossibilité, de communication.
  • Cela signifie qu’elle ne peut pas vivre seule, et nécessite une surveillance permanente. D’où le besoin d’aides nombreuses et constantes.
Senior avec une lourde perte d’autonomie et une altération de ses fonctions cognitives

L’objectif de l’APA : prendre en charge une partie des frais de la perte d’autonomie

L’APA vient financer en partie les prestations liées à sa perte d’autonomie, à domicile comme en EHPAD. Il s’agit ainsi de lui permettre d’avoir une vie décente, digne et de lui procurer un bien-être que la maladie et la vieillesse dégradent.

Les conditions pour bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie sont simples : 

  • Être évalué GIR 4 à GIR 1, 
  • Avoir 60 ans ou plus,
  • Résider en France de façon stable et durable.

Le montant de l’APA dépend :

  • Du niveau de dépendance : plus la personne est dépendante (GIR 1-2), plus le plafond de l’allocation est important ;
  • Des ressources de la personne âgée.

L’APA peut être demandée aux services sociaux du conseil départemental du lieu de résidence (logement ou EHPAD).

Les aides au logement à domicile ou en établissement

L’APA peut ne pas suffire à une personne aux revenus modestes pour faire face à l’ensemble des frais liés à sa dépendance. Actionner une aide au logement permet alors de compléter le budget nécessaire. 

L’aide personnalisée au logement

L’APL est une aide distribuée par la caisse d’allocations familiales (CAF). 

Les personnes âgées GIR 2 restant à domicile, elles doivent remplir quatre conditions :

  • Être locataires,
  • Le logement doit être conventionné (par exemple un HLM)
  • Le logement est leur résidence principale,
  • Remplir les conditions de ressources demandées (revenus modestes).

Le montant de l’APL dépend des revenus de la personne, de la zone d’habitation et du montant de son loyer. Au cas où le logement n’est pas conventionné, il existe l’allocation de logement sociale (ALS), aux montants moins intéressants.

En EHPAD également, on peut également faire appel à l’APL. L’EHPAD doit être conventionné (comme la plupart des EHPAD du domaine public).

L’ASH, une aide pour les personnes en EHPAD aux revenus très modestes

Malgré les différentes aides, certains résidents d’EHPAD n’ont pas les revenus suffisants pour s’acquitter de l’ensemble des frais de l’établissement. Afin de permettre à tous de bénéficier d’une prise en charge optimale de la dépendance, existe l’aide sociale à l’hébergement (ASH)

Celle-ci est ouverte aux personnes âgées de 65 ans et plus, résidant en EHPAD, et dont les ressources totales (revenus personnels, en général, une pension de retraite, aides sociales, et éventuellement aides des obligés alimentaires) ne comblent pas les frais de l’EHPAD. C’est l’ASH, délivrée par le conseil départemental, qui couvre alors les frais restants.

Crédit d’impôt et réduction d’impôt : pour les services à domicile ou en EHPAD

Il existe deux dispositifs fiscaux bien distincts. 

Le crédit d’impôt pour l’emploi d’une aide à domicile (emploi direct ou via un service d’aide) est très utile pour réduire le coût net des prestations restant après délivrance de l’APA. Grâce au CESU +, le coût des aides à domicile est réduit de 50 % dans la limite de 10 000 € de dépenses annuelles.

Les résidents d’EHPAD peuvent déduire de leurs impôts 25 % des frais d’hébergement en EHPAD, une fois déduites les aides sociales. Cette possibilité est limitée à 10 000 € de dépenses annuelles, soit un gain net qui peut s’élever jusqu’à 2 500 € par an.

Toutes les aides pour les personnes évaluées GIR 2

Aide / dispositifPour qui (GIR / situation)Ce que ça couvreMontants / plafonds indicatifs (2025)
APA à domicile (Allocation Personnalisée d’Autonomie)60 ans et plus Heures d’aide humaine, téléassistance, aides techniques, petits aménagements selon plan d’aidePlafond de dépenses GIR 2 ≈ 1 654,18 € / mois
APA en établissement (EHPAD/USLD)60 ans et plus Part du tarif dépendance (tranche GIR 1-2)Variable selon l’EHPAD, reste à charge = ticket modérateur(GIR 5-6) + hébergement + prestations supplémentaires
APL (aide personnalisée au logement)Résident en EHPAD conventionné, conditions de ressourcesRéduction du loyer / de la partie hébergementMontant selon barème CAF et ressources
ALS (allocation de logement sociale)Résident en EHPAD non conventionné, conditions de ressourcesRéduction du loyer / de la partie hébergementSelon barème CAF et ressources
ASH (aide sociale à l’hébergement)65 ans et plus, conditions de ressourcesEN EHPADComplète la facture d’hébergement après contributionsReste à charge de frais d’EHPAD
CRÉDIT D’IMPÔTSeniors à domicile employant une aide à domicileRéduit le coût des aides ménagères50% des prestations d’aide à domicile, maximum 10 000€ de dépenses annuelles
RÉDUCTION D’IMPÔTRésident en EHPADRéduction d’impôt sur le revenu25% des sommes versées à l’EHPAD, maximum des frais couverts : 10 000€ annuels

Qu’elle soit à domicile ou hébergée en EHPAD, une personne âgée évaluée GIR 2 peut mobiliser plusieurs leviers complémentaires pour préserver sa qualité de vie et ne pas se ruiner. Il est indispensable de se renseigner auprès des différents organismes (CAF, conseil départemental, centre des impôts…) afin de bénéficier le plus rapidement possible de tous ses droits.

Aidante qui se renseigne sur les leviers pour faciliter la vie de son proche GIR 2

FAQ

Qui peut bénéficier de l’APA en GIR 2 ?

Toute personne âgée classée GIR 1 à 4, résidant de façon stable en France, peut solliciter l’allocation personnalisée d’autonomie.

Comment faire une demande d’APA à domicile ?

Remplir le formulaire en ligne « Demande d’aides à l’autonomie à domicile » sur le site du conseil départemental et l’adresser au conseil départemental, éventuellement avec l’aide du CCAS.

L’APA en EHPAD couvre-t-elle tous les frais de l’établissement ?

Non. Elle finance une part du tarif dépendance. Restent à charge le ticket modérateur, l’hébergement et les frais annexes.

Quelles aides au logement en établissement ?

L’aide personnalisée au logement si l’établissement est conventionné, sinon l’allocation de logement sociale. Ces aides dépendent des ressources de la personne et réduisent la part « hébergement ».

Qui a droit à l’aide sociale à l’hébergement (ASH) ?

Les personnes dont les ressources ne couvrent pas la facture d’hébergement et qui sont hébergées dans un établissement habilité à l’aide sociale.

Que finance l’APA à domicile ?

Des heures d’aide humaine, de la téléassistance, des aides techniques, des aménagements simples du logement, selon le plan d’aide.

Où trouver de l’aide pour monter le dossier de demande d’aides ?

Auprès du service public local : conseil départemental, CCAS, maisons des aînés, points d’information, travailleurs sociaux, associations d’aidants.