Depuis le passage à la retraite de votre époux, vos ressources ont sensiblement diminué. Face à sa santé chancelante, vous vous sentez fragilisée. Un coup dur peut arriver si vite ! Grosse facture inattendue, dépenses de santé imprévues, accidents… Lorsqu’un problème survient, vous n’êtes pas démuni. Il existe des aides qui peuvent être délivrées rapidement. Encore faut-il savoir vers où se tourner. Cet article vous explique quels organismes contacter en urgence et les aides qu’ils peuvent débloquer en fonction de votre situation.

Risque de précarité, soutien à l’autonomie : les aides sociales des CCAS

Dans de nombreux cas, c’est vers le Centre communal d’action sociale de votre domicile que vous allez vous retourner. C’est un acteur de proximité, existant dans toute commune de plus de 1 500 habitants. 

Dépendance : l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA) 

Une rapide perte d’autonomie nécessite le recours à des services d’aides pour pouvoir continuer à vivre à son domicile, ou un placement en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Il faut contacter rapidement le CCAS.

Dans un premier temps, le CCAS envoie à domicile des membres de l’équipe socio-médicale du département. Ceux-ci effectueront une évaluation du degré de dépendance, sur une grille allant de GIR 6 (pas de dépendance) à GIR 1 (lourde dépendance). À un niveau GIR 4 ou moins, la personne âgée évaluée bénéficie de l’Allocation personnalisée à l’autonomie (APA).

Celle-ci permet : 

  • De financer des équipements spécifiques pour la dépendance et des prestations de service à la personne, si le senior reste à son domicile ;
  • De financer une partie des coûts d’un EHPAD si la personne est prise en charge en établissement.

Le CCAS vous aide à remplir le dossier de demande d’APA

Senior éligible à l’allocation personnalisée à l’autonomie

Risque de précarité : l’Aide sociale à l’hébergement (ASH)

Lorsqu’une personne doit être hébergée dans un EHPAD, en résidence autonomie ou en accueil familial, si ses revenus sont très modestes et lui interdisent de couvrir les frais d’hébergement, elle a droit à l’aide sociale à l’hébergement. 

Le principe est que la personne âgée paie avec ses revenus et qu’il lui reste toujours 10 % de ses revenus par mois. L’ASH prend en charge le reste des coûts

Le dossier est également à remplir auprès de la CCAS.

À noter : les CCAS sont également des centres de conseils. Même s’ils ne traitent pas directement votre problème, ils peuvent ainsi vous indiquer l’organisme à contacter ou la démarche à suivre.

Aides au logement : le rôle de la CAF et de la MSA

Il peut arriver qu’une augmentation de loyer ou la baisse de revenus rende très difficile, voire impossible, à un locataire de continuer à payer l’entièreté de son loyer. Il peut alors envisager de demander une aide au logement.

Selon son statut — la MSA ne concerne que les personnes travaillant ou ayant travaillé dans le milieu agricole —, on peut demander de bénéficier de l’Aide personnalisée au logement (APL) en s’adressant à la Caisse d’allocations familiales ou à la Mutualité sociale agricole. La demande se fait en ligne sur le site de l’organisme.

Pour toucher l’APL, il faut :

  • Être locataire de son logement,
  • Que ce logement soit la résidence principale,
  • Qu’il soit conventionné (comme le sont la plupart des logements HLM),
  • Résider en France,
  • Avoir des ressources inférieures à un montant déterminé chaque année.

Le montant de l’APL est également conditionné aux ressources : par exemple, en 2025, pour bénéficier du montant maximum d’APL, il fallait ne pas dépasser en 2024 un plafond de revenus annuels de 5235 €.

Au cas où le logement n’est pas conventionné, il est possible de toucher l’Allocation de logement sociale (ALS), moins avantageuse financièrement. C’est également via le site de la CAF ou de la MSA que la demande doit être effectuée.

À noter : un résident en EHPAD peut également être éligible à l’APL.

Les aides en matière de soin : la mission centrale de l’Assurance maladie

Acteur majeur de l’accès au soin, l’Assurance maladie (CNAM) prend en charge une majeure partie des dépenses de santé des Français. Elle peut également apporter des aides spécifiques dans certaines situations.

Bénéficier de la complémentaire santé solidaire

Le droit à la Complémentaire santé solidaire (CSS) : une personne seule dont les frais de santé sont pris en charge par l’assurance maladie, et dont le plafond de ressource annuelle est inférieur en 2025 à 13 957 € peut prétendre à une CSS avec ou sans (revenus inférieurs à 10 340 €) participation financière.

Des aides facultatives pour des situations d’urgence

L’Assurance maladie peut aider certaines personnes qui subissent un changement brutal dans leur vie quotidienne : 

  • Baisse ou perte complète de revenus liées à une maladie, un accident du travail, le décès du conjoint : la CNAM peut attribuer une aide exceptionnelle compensant le déséquilibre budgétaire du foyer ;
  • Changement brutal d’état de santé : en cas de sortie d’hospitalisation par exemple, ou d’isolement familial brusque, l’Assurance maladie peut financer des frais d’aide ménagère ou l’intervention de gardes malades.

Il faut constituer un dossier de demande, en incluant toutes les pièces justificatives de la situation personnelle de la personne, et l’adresser à la CNAM.

En résumé : les principales aides sociales par organismes

CCASCAF/MSACNAMCONDITIONS D’ATTRIBUTION
APA (Allocation personnalisée à l’autonomie)60 ans au moinsGIR 1 à 4Résider en France
ASH (Aide sociale à l’hébergement)65 ans et plusRésider en FranceRésider en EHPAD, résidence autonomieRevenus inférieurs aux tarifs de l’établissement
AIDES D’URGENCESelon les règles fixées par la commune
APL (Aide personnalisée au logement)LocataireLogement conventionnéConditions de ressources
ALS (Allocation de logement  sociale)LocataireConditions de ressources
CSS (Complémentaire santé solidaire)Dépendre de la CNAM pour les soinsConditions de ressources
Aide perte d’emploi, frais garde maladesÊtre dans une situation exceptionnelle inattendue,Sous condition de ressourcesSelon le dossier

En situation d’urgence, l’essentiel est d’activer tout de suite les bons relais : CCAS pour des conseils et un secours rapide, CAF/MSA pour le logement, CPAM pour la santé. N’hésitez pas à contacter votre caisse de retraite qui peut, dans certains cas, également vous aider.

Senior qui consulte les principales aides sociales par organismes

FAQ

En combien de temps une aide d’urgence peut-elle être versée ?

Selon l’organisme et l’urgence, cela peut aller de 48 h (aide d’urgence du CCAS) à quelques semaines (APL, CNAM) Plus votre dossier est complet, plus la décision est rapide. Expliquez la situation et fournissez des preuves (factures, relances).

Puis-je cumuler l’APL et l’aide du CCAS ?

Oui, le cumul est possible si vous remplissez les conditions d’éligibilité propres à chaque aide. Les organismes sociaux se coordonnent rarement entre eux : pensez à déclarer toute ressource et à mettre à jour vos dossiers.

Qui peut m’aider à remplir les démarches ?

Le CCAS, les travailleurs sociaux du département, le service social de la CPAM, et de nombreuses associations proposent un accompagnement gratuit. Apportez vos pièces et un résumé écrit de votre situation.

Retraité(e) avec petite pension, j’ai des impayés en résidence seniors/EHPAD : quelles aides rapides existent ?

Si vos ressources sont très faibles en EHPAD, l’ASH (Aide sociale à l’hébergement) via le CCAS peut compléter, avec une éventuelle participation familiale (obligation alimentaire). Le service social de l’établissement peut vous aider à instruire votre demande

Hospitalisation imprévue : existe-t-il des aides immédiates pour financer un reste à charge santé ?

Contactez le service social de l’hôpital et la CPAM : ils peuvent activer une aide financière exceptionnelle, une avance, ou la CSS si vous y avez droit. Votre mutuelle dispose parfois d’un fonds d’entraide pour le reste à charge.

Mon dossier d’aide (FSL, CCAS, CAF) a été refusé : quels recours et dans quels délais ?

Déposez un recours gracieux dans le délai indiqué (souvent 2 mois), avec des pièces justificatives nouvelles. Faites-vous accompagner par un travailleur social (CCAS, association). En dernier recours, contestez devant la commission compétente ou le tribunal administratif.