Vous aidez un parent à financer son séjour en EHPAD et vous vous demandez comment déclarer ces frais sans perdre d’avantages fiscaux ? Entre obligations légales et dispositifs de réduction d’impôt, il est facile de s’y perdre. Cet article vous guide pour déclarer correctement les sommes versées, optimiser vos impôts en 2025 et éviter les erreurs.
Qu’est-ce que l’obligation alimentaire envers vos parents ?
En France, les enfants ont une obligation légale de contribuer à l’entretien de leurs parents lorsque ces derniers sont dans le besoin, y compris lorsqu’ils résident en EHPAD. Cette aide, prévue par le Code civil (articles 205 à 207), peut prendre plusieurs formes :
- le versement d’une pension alimentaire (argent donné régulièrement ou ponctuellement) ;
- la prise en charge directe de frais (paiement des factures d’EHPAD, nourriture, soins, logement) ;
- l’accueil du parent à domicile.
En 2025, cette obligation reste inchangée, mais son impact fiscal mérite une attention particulière. Pour les déclarations de revenus, il est possible de déduire tout ou partie des sommes versées à vos parents sous certaines conditions.
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Comment réduire ses impôts en 2025 : dispositifs et avantages fiscaux
Plusieurs dispositifs peuvent vous permettre de diminuer votre imposition en 2025 selon votre situation et l’aide que vous apportez à votre proche.
1. Crédit d’impôt pour frais d’accueil en EHPAD
Si vous prenez en charge une partie des frais d’hébergement de votre parent dépendant, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt de 25 % des dépenses engagées, dans la limite d’un plafond annuel.
2. Déduction fiscale des pensions alimentaires
Lorsque vous versez une pension alimentaire pour aider un parent en EHPAD, le montant est déductible de votre revenu imposable. Vous devez toutefois respecter le plafond annuel (environ 3 592 € par parent en 2025) et conserver vos justificatifs.
3. Cas de l’hébergement à domicile
Si vous accueillez votre parent chez vous, il est possible de bénéficier d’une déduction forfaitaire sur vos revenus. En 2025, le montant de base est d’environ 4 039 € par an.
Astuce : si ce forfait ne couvre pas toutes vos dépenses réelles, vous pouvez choisir de déduire le montant exact des frais engagés, à condition de pouvoir présenter des justificatifs précis (factures, relevés bancaires…).
Pour bénéficier de cette déduction, certaines conditions doivent être respectées :
- Le parent doit être âgé de 75 ans ou plus.
- Ses ressources doivent être inférieures ou égales au plafond de l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées), soit environ 11 533 € annuels pour une personne seule en 2025.
4. Défiscalisation par investissement
Certains dispositifs comme le déficit foncier, l’assurance vie ou les niches fiscales peuvent vous permettre de réduire vos impôts. En 2025, ces mesures restent valables pour optimiser votre situation fiscale, mais il est essentiel de vérifier les plafonds applicables et de conserver toutes les preuves d’investissement.
5. Crédit d’impôt pour emploi d’un salarié à domicile
Si vous aidez un parent dépendant à domicile avant son entrée en EHPAD, certaines dépenses peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt de 50 %. Les frais concernés sont les suivants : aide-ménagère, soins et assistance quotidienne.
Attention : vous ne pouvez pas cumuler le même montant de dépense pour bénéficier à la fois de la réduction d’impôt en EHPAD et du crédit d’impôt pour emploi à domicile.
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Comment déclarer les sommes versées à un parent en EHPAD ?
La procédure pour déclarer une pension alimentaire est simple. Voici les étapes à suivre :
1. Identifier les dépenses éligibles : frais de séjour, soins, nourriture, aides spécifiques.
2. Soustraire l’ensemble des aides financières reçues : APA, allocations logements, etc. Lorsque l’APA est directement déduite par l’établissement sur les factures, veillez à indiquer dans votre déclaration le montant restant à charge uniquement.
3. Conserver les justificatifs : factures de l’EHPAD, relevés bancaires, attestations de paiement. Les justificatifs doivent être conservés au moins 3 ans en cas de contrôle fiscal.
4. Inscrire les montants dans votre déclaration de revenus 2025, en case 6GU, dans la rubrique « Autres pensions alimentaires » pour les pensions alimentaires versées à un ascendant, et en case 7CD/7CE pour déclarer les frais liés à un séjour en EHPAD (hébergement, dépendance).
5. Vérifier votre plafond de déduction : pour 2025, il est généralement de 3 592 euros par parent et par an, mais il peut varier selon votre situation familiale et le nombre de parents à charge.
Dans tous les cas, il faut indiquer le montant net, c’est-à-dire après déduction des aides financières perçues.
Exemple pratique pour mieux comprendre
M. Martin est entré en EHPAD en mars 2024 :
- Dépenses totales sur l’année : 21 600 €
- APA déjà déduite par l’établissement : 8 400 €
- Montant réellement payé : 21 600 € – 8 400 € = 13 200 €
- Crédit d’impôt théorique : 25 % de 13 200 € = 3 300 €
- Crédit d’impôt effectif : 2 500 € (plafond légal atteint)
Dans cet exemple qui concerne le crédit d’impôt pour frais d’EHPAD, M. Martin devra reporter la somme de 13 200 € en case 7CD de sa déclaration 2025. Cela lui ouvrira droit à une réduction d’impôt de 2 500 €, correspondant au plafond maximum.

Que doit faire le parent bénéficiaire ?
Le parent qui reçoit la pension alimentaire, appelé aussi « créancier », doit normalement déclarer ces sommes en case 1AO ou 1BO, rubrique « Pensions alimentaires perçues ». Cependant, si ses ressources sont très limitées, par exemple s’il perçoit l’ASPA (allocation de solidarité aux personnes âgées), il n’a pas besoin de déclarer les paiements que vous effectuez directement à l’EHPAD.
Éviter les erreurs courantes dans la déclaration
Quelques maladresses fréquentes peuvent réduire vos avantages fiscaux :
- Ajouter les frais médicaux dans le calcul, alors qu’ils ne sont pas concernés.
- Omettre de soustraire certaines aides, comme l’APA, avant de déclarer vos dépenses.
- Cumuler la réduction d’impôt pour l’EHPAD et le crédit d’impôt pour l’aide à domicile au bénéfice du même parent.
- Se fier aveuglément aux cases déjà remplies par l’administration, sans vérifier leur exactitude.
Les cas particuliers à connaître
Certaines situations demandent une attention particulière lors de votre déclaration :
- Si vous réglez les frais pour votre parent : vous pouvez uniquement bénéficier de la déduction liée à l’obligation alimentaire (case 6GU).
- En cas de changement d’EHPAD : pensez à additionner l’ensemble des dépenses engagées dans chacun des établissements au cours de l’année.
- Pour un couple : il est possible de combiner les dispositifs, par exemple la réduction d’impôt en EHPAD pour l’un et le crédit d’impôt pour l’emploi d’une aide à domicile pour l’autre.
Il faut aussi savoir qu’aujourd’hui, la réduction d’impôt sur les frais d’EHPAD ne concerne que les contribuables imposables. Cette année 2025, un nouveau crédit d’impôt pourrait, si la loi de finances l’adopte, bénéficier aussi aux résidents non imposables. Affaire à suivre !
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