La perte d’un conjoint entraîne non seulement une douleur immense mais aussi beaucoup de questions : comment continuer à financer l’aide à domicile, les soins, ou l’accompagnement humain indispensable à la vie quotidienne ? Ce que certaines familles ignorent, c’est que des aides financières existent pour soulager cette charge. Ne pas les demander, c’est parfois perdre plusieurs centaines d’euros chaque mois. Dans ce guide, nous vous donnons les clés pour mieux connaître les aides financières à solliciter après le décès d’un conjoint pour ne rien laisser de côté.

Quelles aides financières sont disponibles après le décès d’un conjoint ?

Lorsqu’un conjoint disparaît, la douleur se double souvent de difficultés matérielles. Heureusement, plusieurs dispositifs existent pour apporter une aide après le décès du conjoint et soutenir la famille dans cette épreuve. Voici un tour d’horizon des principales aides financières à la suite du décès du conjoint.

L’allocation veuvage

Cette aide après le décès d’un conjoint est attribuée à la personne survivante sous conditions de ressources. Elle n’est pas cumulable si vous êtes remarié(e), pacsé(e) ou en concubinage.

  • Montant 2025 : 713,17 € par mois, modulé selon les revenus de la personne âgée.
  • Conditions : avoir au moins 55 ans, résider en France, dans les DOM, dans un autre pays de l’UE ayant signé l’accord EEE, et ne pas percevoir plus de 790,24 € par mois.
  • À qui faire la demande : auprès de la Carsat ou de la MSA (pour les salariés agricoles).
Senior calculant l’allocation veuvage

La pension de réversion

La pension de réversion est une aide octroyée à la suite du décès d’un conjoint qui permet de percevoir une partie de la retraite que le défunt touchait ou aurait pu toucher.

  • Montant : correspond à 54 % de la retraite de base du conjoint décédé.
  • Conditions : conjoint survivant de moins de 55 ans, ressources annuelles limitées (inférieures à 21 985,60 € pour une personne seule et 35 176,96 € si en couple), avoir été mariée au défunt.
  • Où s’adresser ? Dans le privé : Carsat. Fonction publique hospitalière ou territoriale : CNRACL. Fonction publique d’État : service des retraites de l’État.

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L’aide au conjoint survivant (Carsat)

Cette aide financière proposée après le décès d’un conjoint est destinée à aider le membre survivant à faire face aux premières dépenses urgentes. Cela peut être, par exemple, le paiement immédiat des factures courantes, la couverture des frais d’obsèques ou l’achat de produits de première nécessité pour le foyer.

  • Montant : jusqu’à 2 000 €.
  • Conditions : réservée aux conjoints d’anciens travailleurs indépendants remplissant certains critères de cotisation.
  • À qui faire la demande : via un formulaire spécifique à adresser à la Carsat régionale.

Le capital décès de la Sécurité sociale

Le capital décès est une aide après décès du conjoint versée en une seule fois, afin de soutenir la famille dans les frais immédiats.

  • Montant 2025 : 3 977 € pour les salariés (forfait revalorisé chaque année).
  • Conditions : le défunt devait être salarié, demandeur d’emploi, travailleur indépendant actif, ou bénéficiaire d’une pension d’invalidité ou d’une rente AT/MP.
  • À qui faire la demande : auprès de la CPAM du défunt avec le formulaire Cerfa adapté.

L’allocation décès de France Travail

Si le défunt percevait l’allocation chômage, son conjoint survivant peut bénéficier d’une aide financière équivalente à 120 jours d’indemnisation. Le montant est majoré en cas d’enfant(s) à charge.

  • Montant : par exemple, si l’allocation journalière du défunt était de 50 €, l’aide s’élèverait à 6 000 € (50 € × 120 jours).
  • Conditions : le défunt devait percevoir l’allocation chômage au moment du décès, et le conjoint survivant doit en faire la demande dans les délais fixés par France Travail.
  • À qui faire la demande : auprès de France Travail.

La pension de veuve ou veuf d’invalidité

Cette aide financière s’adresse au conjoint survivant si le défunt percevait une pension d’invalidité.

  • Montant : 54 % de la pension d’invalidité ou de retraite que percevait le défunt. Le montant est majoré de 10 % si le conjoint survivant a eu au moins 3 enfants à charge pendant au moins 9 ans avant 16 ans.
  • Conditions : avoir moins de 55 ans, être atteint d’une invalidité réduisant d’au moins 2/3 la capacité de travail, et justifier que l’époux/épouse avait droit à une pension d’invalidité ou de retraite versée par le régime général de la Sécurité sociale au moment du décès.
  • À qui faire la demande : auprès de la CPAM.

L’aide de la CAF

Selon les départements, la CAF peut attribuer une aide suite au décès du conjoint pour aider à financer les obsèques ou compenser la perte de revenus.

  • Montants et conditions : variables selon les caisses.
  • À qui faire la demande : auprès de la CAF locale.

Les aides de l’ONACVG

Pour les veuves et veufs d’anciens combattants ou titulaires d’une pension militaire d’invalidité, l’ONACVG propose une aide décès conjoint spécifique :

  • Aide aux obsèques.
  • Pension de veuve de guerre.
  • À qui faire la demande : auprès du service départemental de l’ONACVG.

Les aides complémentaires pour les personnes âgées ou en perte d’autonomie

Si votre proche a perdu son conjoint ou sa conjointe, il peut aussi bénéficier d’aides supplémentaires pour continuer à vivre dans de bonnes conditions. Certaines prestations existent indépendamment du décès, mais peuvent devenir essentielles pour maintenir l’autonomie ou alléger les frais du quotidien :

  • L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : gérée par le conseil départemental, elle finance l’aide à domicile, les soins, ou l’adaptation du logement pour les personnes de plus de 60 ans en perte d’autonomie.
  • La Prestation de compensation du handicap (PCH) : destinée aux personnes en situation de handicap, elle prend en charge une partie des frais liés à un auxiliaire de vie ou à des équipements spécifiques.
  • La Complémentaire santé solidaire (CSS) : elle couvre les frais de santé pour les personnes âgées disposant de revenus modestes.
  • Le portage de repas : certaines communes ou caisses de retraite financent en partie ce service pour permettre le maintien à domicile.
  • Les aides complémentaires des caisses de retraite : elles peuvent soutenir l’aide à domicile, l’adaptation du logement, ou financer des séjours de répit pour l’aidant.
Senior qui regarde les aides complémentaires pour les personnes âgées ou en perte d’autonomie

Quelles sont les démarches à suivre pour une demande d’aide financière suite au décès du conjoint ?

Nous comprenons que la complexité administrative peut décourager, surtout après le décès d’un proche. Pourtant, commencer tôt permet de limiter la perte financière. Voici les étapes à suivre pour aider au mieux la personne qui reste :

1.Déclarer le décès rapidement auprès des caisses de retraite et de la Sécurité sociale.

2. Demander la pension de réversion : le formulaire est disponible en ligne ou auprès de la caisse.

3. Demander de l’aide : rapprochez-vous de la CARSAT, du CCAS ou d’une assistante sociale pour savoir quelles aides financières demander et ne rien oublier.

4. Contacter le conseil départemental pour déposer un dossier d’APA ou de PCH.

5. Rassembler les justificatifs : certificats médicaux, justificatifs de ressources, acte de décès, livret de famille.

6. Prendre contact avec les services d’aide à domicile pour obtenir un devis et évaluer la prise en charge.

Quels documents sont nécessaires pour les démarches ?

Pour bénéficier d’une aide financière après le décès d’un conjoint, plusieurs justificatifs sont indispensables. En général, il faut fournir : 

  • l’acte de décès ;
  • une copie du livret de famille ;
  • un justificatif de ressources ;
  • parfois un relevé d’identité bancaire.

Selon l’organisme sollicité (CAF, CPAM, caisse de retraite, France Travail), d’autres pièces peuvent être demandées, comme le certificat de travail ou les bulletins de pension. Préparer un dossier complet dès le début permet d’accélérer le traitement de la demande.

Quel est l’impact sur les droits de succession ?

Le décès d’un conjoint entraîne des conséquences en matière de droits de succession. En France, le conjoint survivant est totalement exonéré de droits de succession sur l’héritage qu’il reçoit, qu’il s’agisse d’un bien immobilier, d’une épargne ou d’un capital décès. 

Cependant, hériter de la totalité des biens dépend de la situation familiale et du régime matrimonial : en l’absence de testament, le partage se fait selon la présence d’enfants ou d’autres héritiers, et le conjoint peut recevoir tout ou partie des biens, parfois en usufruit seulement. Il est donc fortement recommandé de se rapprocher d’un notaire pour clarifier sa situation.

Enfin, après le décès d’un conjoint, il y a beaucoup de choses à gérer, et les émotions peuvent rendre chaque démarche plus lourde. L’important est de savoir que vous n’êtes pas seul : vous pouvez vous faire accompagner afin de connaître les aides financières auxquelles vous pouvez prétendre et aussi être aidé pour les démarches.

C’est aussi un moyen de vous assurer que toutes les formalités légales et administratives sont correctement réalisées. Certaines formalités, comme la déclaration de décès à l’état civil, doivent idéalement être effectuées dans les 24 à 48 heures suivant le décès.