Après une chute à son domicile, une fracture et une hospitalisation en urgence, les médecins sont catégoriques : à sa sortie de l’hôpital, votre mère ne pourra plus rentrer chez elle. Fragilisée par une maladie qui réduit ses capacités physiques et cognitives, elle devra rejoindre un établissement d’hébergement spécialisé. Vous vivez cette situation comme une véritable catastrophe, d’autant que votre parent n’accepte pas cette idée. Quels sont les défis qui s’ouvrent à vous et à votre mère ? Comment les gérer au mieux pour que celle-ci retrouve rapidement une routine de vie et échappe au syndrome de glissement ?
Prévenir le syndrome de glissement après une hospitalisation
Le traumatisme de l’accident puis de l’hospitalisation, l’état de dépendance et l’abandon de son domicile peuvent provoquer, chez une personne âgée, un sentiment de renoncement.
Qu’est-ce que le syndrome de glissement chez une personne âgée ?
Le syndrome de glissement est une dégradation rapide de l’état de santé qui n’est pas directement liée à une cause médicale organique. C’est un processus psychologique qui touche principalement les personnes âgées, voire très âgées, confrontées à un traumatisme, hospitalisées ou placées en institution, et qui perdent brutalement leurs repères. Confrontées à un tournant radical de leur existence : dépendance, mise en établissement, perte des habitudes, grande fatigue, etc, elles baissent les bras.

Préparer psychologiquement son parent à l’idée de ne plus rentrer chez lui
Se retrouver sur un lit d’hôpital après avoir quitté en urgence son domicile et apprendre qu’on ne reviendra plus y vivre est un choc difficile à assumer, surtout lorsqu’on est âgé et fragile. C’est un moment charnière de l’existence, pendant lequel la personne âgée doit être accompagnée et entourée.
La présence des enfants, des membres de la famille et des amis auprès d’elle est une condition indispensable de son rétablissement. Il faut alors très rapidement aborder la question de la sortie d’hospitalisation :
- En expliquant les raisons pour lesquelles il n’est plus envisageable qu’elle revienne vivre chez elle, le soutien des médecins et des personnels soignants est important pour faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’un abandon, mais d’une nouvelle étape de vie ;
- En faisant valoir les perspectives qui s’ouvrent à elles : une première étape éventuelle dans un établissement de soins de rééducation ou directement l’emménagement dans un établissement spécialisé. Sans cacher les bouleversements que cela occasionnera dans sa vie, il est judicieux de mettre en avant les atouts d’un environnement sécurisé, où tout est pensé pour son bien-être ;
- En commençant à poser les bases de cette nouvelle vie qui se dessine : les activités auxquelles la personne âgée pourra participer, les visites de sa famille, le choix des objets qu’elle gardera dans sa chambre… Cela lui permet d’apprivoiser cet avenir inquiétant et déstabilisant.
Surveiller l’apparition du syndrome de glissement chez votre mère âgée
Le syndrome de glissement est rapidement visible. La personne âgée présente des signes préoccupants, qui doivent vous alerter :
- Une perte d’appétit : elle mange et boit de moins en moins. Elle peut même refuser complètement de s’alimenter ;
- Un mutisme et un repli sur soi : elle ne veut plus communiquer avec personne et se réfugie dans un isolement social, renforçant un sentiment de solitude ;
- Un désintérêt de tout ce qu’elle appréciait auparavant, aboutissant à une apathie générale ;
- L’apparition ou le développement d’une confusion mentale et de troubles cognitifs ;
- Une dégradation soudaine de son état de santé : fatigue extrême, amaigrissement…
Ce syndrome de glissement correspond à une envie d’en finir et peut aboutir à un décès rapide s’il n’est pas enrayé par un traitement adapté.
Associer la personne âgée aux décisions sur sa situation
Après en avoir longuement discuté avec votre parent, vous allez devoir trouver un établissement prêt à l’accueillir. La recherche d’un EHPAD peut prendre du temps et des solutions d’attente doivent alors être envisagées.
Chercher un EHPAD pour la personne âgée
Dès que vous aurez parlé à votre parent de son futur hébergement, vous devrez entamer rapidement des recherches. Afin de placer votre mère dans une attitude dynamique malgré d’éventuelles récriminations, il est fortement conseillé de l’associer dès le début à vos démarches de manière à éviter l’apparition d’un syndrome de glissement. Plusieurs étapes peuvent conduire au choix final de l’EHPAD :
- La définition des critères de sélection. Par exemple, la localisation de l’établissement sera d’une grande importance, puisqu’elle déterminera votre faculté ainsi que celles des autres proches du senior, de lui rendre fréquemment visite. D’autres éléments comme la taille de l’établissement, la localisation, le type d’activités proposées ou encore l’accueil ou non d’un animal de compagnie, seront à étudier avec la personne âgée. Elle doit pouvoir se rendre compte que c’est elle qui détermine ces choix.
- La recherche sur internet. Sur le site trouver-maison-de-retraite.fr sont détaillées toutes les caractéristiques de milliers de maisons de retraite médicalisées. En découvrant ensemble les établissements qui semblent correspondre aux attentes, le proche et son parent peuvent argumenter, préciser leur besoin, et parvenir ensemble à une sélection d’hébergements.
- La visite des établissements. Sélectionner des EHPAD ne suffit pas. À l’idéal, si elle est en mesure de le faire, la personne âgée doit pouvoir en voir plusieurs. Cela permettra d’effacer l’image fantasmée et vraisemblablement négative qu’elle pouvait en avoir, et de discuter de tous les points problématiques qui l’auraient frappée pour les désamorcer.

Organiser une solution d’attente en sortie d’hospitalisation
À l’issue de son hospitalisation, si une place dans l’EHPAD convoité ne s’est pas encore libérée, la personne âgée doit pouvoir être accueillie dans une structure transitoire. Une fois encore c’est à elle de donner son consentement.
- Un établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR), accessibles avec une prescription médicale, souvent produite par l’hôpital : des activités et des traitements y seront mis en oeuvre pour l’aider à regagner en autonomie et à s’adapter à sa nouvelle condition physique ;
- Un établissement d’hébergement temporaire ;
- Un retour éphémère dans son logement, avec un suivi médical, l’intervention d’auxiliaires de vie est également une option.
Toutefois, ces solutions présentent le risque de perturber encore davantage la personne sortant d’hospitalisation. Un accompagnement affectif et présentiel de ses proches est plus que jamais nécessaire.
L’hébergement en EHPAD : accompagner son parent dans la durée
L’admission en EHPAD ne doit pas marquer une rupture, mais plutôt le début d’une nouvelle organisation. Pour aider son proche à trouver de nouveaux repères, manifester une présence très régulière et aussi fréquente que possible est fondamental. Son état de santé physique et mental dépend en bonne partie du fait que les proches :
- Accompagnent leur parent le plus souvent possible dans son établissement,
- L’aident à y trouver sa place et une certaine socialisation,
- Maintiennent des liens familiaux forts.
Après une hospitalisation soudaine qui l’empêche à jamais de rentrer chez lui, une personne âgée a parfois la sensation qu’elle n’en peut plus et la tentation d’en finir. Pourtant, le syndrome de glissement qui peut conduire à des soins palliatifs n’est pas une fatalité. La présence de proches attentionnés, à l’écoute, et la participation active de la personne âgée dans la solution à venir sont des facteurs très positifs. L’entrée dans un EHPAD où l’attendent des professionnels de santé expérimentés et un environnement bienveillant peut alors contribuer à son bien-être et lui assurer une vie épanouissante.
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