À vous occuper au quotidien de votre mère de 80 ans qui vit seule chez elle, vous avez le sentiment de vous épuiser. Le besoin de vacances avec votre conjoint est impérieux pour souffler et retrouver une vie à vous. Mais cela signifie que vous allez devoir quitter votre proche pendant un mois et lui trouver un hébergement temporaire. Votre mère risque de se sentir abandonnée. Pouvez-vous la laisser ainsi ? La culpabilité vous ronge.
Pourtant, le droit au répit des aidants est aujourd’hui inscrit dans la loi et il est indispensable d’y recourir si vous voulez continuer à donner tout votre amour à votre parent. Voici comment faire pour organiser un hébergement temporaire pendant vos congés, sans culpabiliser.
1. Anticiper la préparation de la période de répit de l’aidant
Si certains aidants culpabilisent et attendent le dernier moment pour avertir leur proche de leur placement en hébergement temporaire, cette attitude est à éviter. Prévoir en amont son absence et en prévenir son parent le plus tôt possible est la première étape d’un placement provisoire réussi.
Prévenir la personne âgée plusieurs mois à l’avance de ses vacances
Aborder le sujet suffisamment tôt avec la personne âgée, qu’elle soit lucide ou souffre de troubles cognitifs, permet de réduire le stress et la peur de l’inconnu. L’aidant doit assumer son choix, et expliquer clairement les raisons pour lesquelles cette période de césure est nécessaire :
- Sa santé physique est ébranlée par ses efforts et sa présence quotidienne ;
- Il a besoin de passer du temps avec son conjoint, ses enfants, ses amis pour ne pas mettre en péril sa vie familiale et sociale ;
- Il ne veut pas tomber dans une dépression ou un burn-out si difficiles à soigner.
Ce moment de répit est la condition indispensable à son équilibre et, par conséquent, à la poursuite de son aide au long cours.

Aborder très tôt les solutions d’hébergement et les questions pratiques
Échanger ouvertement avec son proche, cela signifie être capable d’entendre ses récriminations, ses contre-arguments légitimes, et d’y travailler avec lui. L’aidant et son parent doivent aborder des questions pratiques :
- Pourquoi la personne âgée ne peut-elle pas rester seule chez elle pendant une longue période ?
- Quels sont ses besoins : suivi médical, tâches quotidiennes, présence conviviale…
- Quelles sont ses attentes : les lignes rouges à ne pas franchir (par exemple un établissement médicalisé alors qu’il est valide) ; les envies, ce qui ferait du séjour provisoire un moment agréable, apprécié (comme se trouver en pleine nature).
Des discussions répétées permettent d’aboutir à une vision plus claire et positive de ce qui attend la personne âgée.
Par ailleurs, il est nécessaire d’insister sur le fait que cet hébergement temporaire n’a d’autre objectif que de pallier l’absence provisoire de l’aidant. Il ne s’agit en rien d’une préparation à un placement permanent à l’avenir.
2. Choisir la solution d’hébergement temporaire la mieux adaptée à la personne âgée
Ce temps long de discussions doit permettre d’identifier le type d’hébergement temporaire le plus adapté et confortable pour la personne âgée.
L’hébergement temporaire en EHPAD : une solution rassurante, mais collective
Les séjours temporaires en EHPAD sont conçus pour accueillir une personne âgée dépendante (niveau GIR 1 à GIR 4). L’EHPAD garantit une continuité des soins médicaux éventuels et un accompagnement quotidien par des professionnels qualifiés. L’environnement est sécurisé, et les seniors ont accès à de nombreuses activités et animations qui peuvent être un facteur attractif.
Famille d’accueil : empathie et intimité pour la personne âgée
Une famille d’accueil agréée offre une alternative chaleureuse à un hébergement en institution. Cette option permet au senior de retrouver un cadre familial et rassurant. L’accueil familial est idéal pour les personnes redoutant les hébergements collectifs et privilégiant intimité et rythme de vie personnalisé.
La résidence senior : une solution temporaire préservant l’indépendance
Pour les personnes âgées encore autonomes (GIR 5 et 6), la résidence autonomie ou la résidence service offre un équilibre entre liberté individuelle et environnement protégé. Ces structures proposent des logements adaptés aux besoins des seniors, avec des services à la carte (repas, soins médicaux, animations, sorties).
Accueil de jour et garde à domicile pour ne pas désorienter le senior
Rester à son domicile pendant l’absence de l’aidant est possible, moyennant une certaine organisation. La personne âgée peut être admise en accueil de jour dans un établissement (EHPAD ou structure indépendante), dans lequel elle participe à des activités adaptées à ses capacités et ses envies : ateliers, jeux, animations. Elle y prend également son repas du midi. Le soir, elle peut rentrer chez elle. Cela peut nécessiter le recours à des services d’auxiliaires de vie, voire de garde de nuit.
3. Accompagner le proche dans le choix de l’hébergement pour éviter la culpabilité
Le choix de l’établissement ne peut s’opérer sans la collaboration active de la personne âgée. Après avoir repéré des structures répondant aux critères recherchés sur Trouver Maison de Retraite, la visite de plusieurs établissements avec le senior est un passage obligé : il pourra être acteur du choix.
Il doit être également impliqué dans la préparation de son séjour : choisir avec l’aidant les affaires personnelles qu’il souhaite emporter, organiser l’intendance du domicile pendant son absence… Ce processus permet de rendre le changement moins abrupt et plus acceptable pour tous.

4. Vaincre la culpabilité : un impératif pour préserver la santé de l’aidant et celle de la personne âgée
Comment, finalement, vaincre la culpabilité de laisser votre proche pour raisons de vacances ?
- La première étape est de reconnaître la légitimité de votre droit au répit. Prendre soin de soi est une preuve de responsabilité et de bienveillance, non seulement envers vous-même, mais aussi envers votre proche. Si vous êtes épuisé ou dépassé, vous ne pourrez plus assurer correctement votre rôle d’aidant familial.
- Pratiquez l’autocompassion : soyez compréhensif avec vous-même. Admettez que vous n’êtes pas parfait, que vous avez droit à vos limites et à vos besoins personnels. Distinguez clairement les erreurs sur lesquelles vous pouvez agir et les difficultés qui vous dépassent et pour lesquelles vous n’êtes en aucun cas responsable.
- Profitez des plateformes d’accompagnement et de répit proposées par les dispositifs d’aide aux aidants, tels que les centres locaux d’information et de coordination (CLIC), qui vous apporteront conseils et soutien concret.
Organiser un hébergement temporaire pour son proche n’est pas un acte d’égoïsme, mais bien un acte de responsabilité. C’est un projet commun qu’il faut anticiper ensemble, aidant et personne âgée. Celle-ci est au centre de la démarche et doit participer à l’ensemble de son organisation : type d’hébergement, choix de l’établissement, anticipation du séjour…
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