Votre parent âgé doit quitter l’hôpital à la suite d’une intervention ou pour une maladie, mais il n’est pas prêt à rentrer directement chez lui. Il est encore fragile, son autonomie est limitée, et vous vous sentez démuni face à la suite du parcours de soins. Faut-il organiser des aides à domicile ? Envisager une maison de repos temporaire ? À ce moment-là, beaucoup de familles découvrent ce qu’on appelle un service de convalescence, pensé pour accompagner les personnes âgées dans cette phase de transition.
Dans cet article, nous faisons le point sur les différentes options, la prise en charge, la durée maximum de séjour en SSR et les types de soins proposés.
Qu’est-ce qu’une maison de convalescence ?
Une maison de convalescence, ou centre de soins de suite et de réadaptation (SSR), est une structure médico-sociale qui accueille des patients ayant besoin de soins continus après une hospitalisation.
En France, il existe plus de 1 800 structures de ce type, réparties sur tout le territoire. Il peut s’agir d’une maison de convalescence après chirurgie, après un AVC, pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou encore pour les personnes âgées en situation de dépendance.

Les soins proposés dans un service de convalescence
Les soins prodigués dans une maison de repos et de convalescence sont multiples :
1. Rééducation physique et fonctionnelle
L’objectif principal est d’aider le patient à retrouver sa mobilité, à renforcer ses muscles, à prévenir la fonte musculaire, et ainsi à éviter la perte d’autonomie.
Voici les professionnels impliqués :
- Les kinésithérapeutes, qui travaillent sur la marche, la posture, les transferts (lit/fauteuil), etc.
- Les ergothérapeutes, qui proposent des exercices adaptés à la reprise des gestes du quotidien : se laver, s’habiller, cuisiner, etc.
Par exemple : grâce aux séances régulières de kiné et d’ergothérapie, une personne âgée ayant été opérée du genou peut réapprendre à marcher avec un déambulateur, puis une canne, jusqu’à être capable de monter quelques marches, condition indispensable à son retour à domicile.
2. Soins infirmiers et médicaux quotidiens
Le suivi médical est assuré en continu par une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, d’infirmiers et d’aides-soignants.
Ces soins incluent :
- La gestion de la douleur et l’adaptation des traitements
- Le suivi des plaies chirurgicales, des escarres ou des pansements
- La prise des constantes (tension, glycémie, température…)
- L’administration des médicaments et injections
Tout est mis en œuvre pour que le patient soit stabilisé, sécurisé, et que ses besoins médicaux soient couverts au quotidien.
3. Réadaptation aux gestes de la vie quotidienne
Il ne s’agit pas seulement de récupérer physiquement, mais aussi de réapprendre à vivre avec ses limites, qu’elles soient temporaires ou qu’elles s’inscrivent dans la durée.
Il existe plusieurs approches possibles :
- Ergothérapie pour adapter les habitudes de vie aux nouvelles capacités
- Orthophonie pour les personnes ayant des troubles du langage, de la mémoire ou de la déglutition (par exemple après un AVC)
- Réhabilitation cognitive pour les patients atteints de troubles neurologiques ou au début de la maladie d’Alzheimer
Ces soins ont un objectif clair : permettre un retour sécurisé à domicile ou une orientation vers une structure adaptée, tout en maintenant le niveau d’autonomie le plus élevé possible.
4. Soutien psychologique
La période de convalescence est souvent vécue comme une étape difficile émotionnellement, surtout chez les personnes âgées qui prennent conscience de leur vulnérabilité.
Des psychologues ou psychiatres peuvent intervenir pour :
- Aider à faire face à la perte d’autonomie
- Soutenir les personnes atteintes de pathologies graves ou dégénératives
- Gérer l’anxiété liée à la douleur ou à l’incertitude sur l’avenir
- Accompagner les situations de soins palliatifs, si nécessaire
L’écoute et la prise en compte des émotions de votre proche âgé sont aussi importantes que les soins physiques.
5. Réinsertion et préparation du retour à domicile
Dès l’admission, l’équipe travaille sur un projet de sortie. Il peut s’agir d’un retour à domicile avec aides ou d’un passage en EHPAD.
Le service social joue un rôle central :
- Évaluation des ressources
- Demande d’aides financières (APA, aides du conseil départemental, caisses de retraite)
- Mise en relation avec des services à domicile (portage des repas, auxiliaires de vie, soins infirmiers à domicile)
La préparation du retour à la maison est essentielle pour éviter toute nouvelle hospitalisation ou rupture de soins.
Combien de temps peut-on rester en centre de rééducation ?
La durée du séjour en service de convalescence dépend principalement de l’état de santé du patient et de l’avis de l’équipe médicale. En France, le temps moyen passé en centre de soins de suite et de réadaptation (SSR) est de 36,7 jours.

Tarif d’un séjour en maison de convalescence après une hospitalisation
Le coût quotidien d’un séjour dans un service de convalescence se répartit généralement comme suit :
- Entre 100 et 300 € pour les soins médicaux, l’hygiène quotidienne et l’hébergement
- De 60 à 200 € supplémentaires pour des options de confort telles qu’une chambre individuelle, l’accès à Internet ou à des services multimédias
- 20 € par jour correspondant au forfait hospitalier demandé dans tous les établissements de santé.
Quelle prise en charge est possible pour un séjour en maison de convalescence ?
Un séjour en maison de convalescence peut être pris en charge par l’Assurance maladie, à condition qu’il soit prescrit par le médecin à la suite de l’hospitalisation.
Dans un établissement conventionné, l’Assurance maladie rembourse en général 80 % des frais liés aux soins :
- hébergement et repas ;
- soins médicaux et infirmiers ;
- séances de rééducation (kinésithérapie, ergothérapie, etc.) ;
- autres prestations nécessaires à la récupération du patient.
La part restante, appelée ticket modérateur, reste à la charge du patient. Elle inclut :
- les 20 % non remboursés sur les frais de séjour ;
- le forfait journalier hospitalier, actuellement fixé à 20 € par jour.
Dans de nombreux cas, le reste à charge d’une maison de convalescence peut être couvert partiellement ou intégralement par une complémentaire santé ou une mutuelle, selon les garanties souscrites.
Pour les patients atteints d’une affection de longue durée (ALD) reconnue, les conditions sont plus favorables : si le séjour en SSR est en lien direct avec cette pathologie, la prise en charge peut atteindre 100 %, exonérant ainsi le patient des frais habituels.
Les différents types de maisons de convalescence
Les maisons de convalescence ne sont pas toutes identiques. Certaines sont dites polyvalentes et accueillent un large éventail de patients, tandis que d’autres sont spécialisées dans un domaine médical précis. On trouve ainsi des établissements axés sur :
- La rééducation fonctionnelle après une fracture, une prothèse ou des troubles de la mobilité
- Les affections neurologiques, comme les suites d’AVC ou de maladies neurodégénératives
- La récupération cardiovasculaire, après un infarctus ou une chirurgie cardiaque
- Les affections respiratoires, notamment les suites d’insuffisance respiratoire ou de broncho-pneumopathies
- Les pathologies liées au cancer, pour accompagner les patients après une chimiothérapie, une radiothérapie ou une intervention chirurgicale lourde
- La prise en charge de brûlures sévères, nécessitant des soins prolongés et une reconstruction fonctionnelle
- Les parcours de réadaptation aux addictions, avec un accompagnement médico-psychologique spécifique
- Les troubles digestifs, métaboliques ou hormonaux, comme le diabète mal équilibré ou les complications d’une chirurgie
- Des unités destinées à prévenir ou freiner la perte d’autonomie chez les personnes âgées
Dans certains cas, le service peut s’étendre à des soins palliatifs, si le retour au domicile est impossible ou trop risqué, et que l’état de santé ne permet plus une prise en charge curative.
Le retour à domicile après une maison de convalescence
L’objectif final reste souvent le retour au domicile, quand cela est possible. Pour cela, des services à la personne peuvent être mis en place si besoin :
- Aides à domicile
- Auxiliaires de vie
- Aide à la préparation des repas
- Adaptation du logement (lit médicalisé, lit à position basse, etc.).
Pour mettre en place ces dispositifs, vous pourriez avoir besoin d’un coup de pouce financier. Pensez à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) ou aux aides proposées par les caisses de retraite et les mutuelles.
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