Prendre soin d’un proche âgé peut être épuisant, tant physiquement que moralement. L’accueil temporaire offre un moment de répit précieux pour l’aidant. C’est aussi une solution lorsque la personne âgée traverse une période de fatigue, d’isolement ou de convalescence. Grâce à cet accueil, chacun peut retrouver un équilibre : le proche aidant en prenant du temps pour lui, et la personne âgée en bénéficiant d’un cadre adapté. Seul frein : le coût parfois élevé de ces séjours. Voici les aides dont il est possible de bénéficier pour financer un accueil temporaire.
1. L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA)
C’est l’aide la plus connue. Versée par le département, l’APA peut couvrir une partie des frais liés à l’accueil temporaire en établissement ou en famille d’accueil, à condition que la personne concernée ait plus de 60 ans et soit en perte d’autonomie (GIR 1 à 4). La demande se fait auprès du conseil départemental ou via un centre communal d’action sociale (CCAS).
Bon à savoir : l’APA peut aussi financer de courts séjours de répit pour les aidants familiaux.

2. Les aides locales
Certaines communes ou départements mettent en place des aides pour accompagner les familles dans le financement de l’accueil temporaire. Il peut s’agir d’un soutien ponctuel ou d’un complément aux aides nationales. Chaque territoire ayant ses propres règles, n’hésitez pas à vous rapprocher du CCAS de votre ville ou du service autonomie de votre département.
3. L’aide sociale à l’hébergement (ASH)
Si les ressources de votre proche sont insuffisantes, il peut demander l’ASH. Cette aide, versée également par le département, prend en charge une partie des frais d’hébergement. Attention, elle est soumise à des conditions de ressources et peut impliquer une obligation alimentaire pour les membres de la famille (enfants notamment).
4. L’Allocation Personnalisée au logement (APL)
Si l’établissement qui accueille temporairement votre proche est conventionné APL, vous pouvez demander cette aide auprès de la CAF. Elle permet de réduire le coût de l’hébergement, même pour un séjour de courte durée. Le montant dépend des ressources, du tarif de l’établissement et de sa localisation. L’APL peut être versée directement à la personne accueillie ou à la structure, selon le mode de paiement choisi. Pensez à bien vérifier que la structure est éligible à l’APL avant d’en faire la demande.
5. Les aides des caisses de retraite
Qu’il s’agisse de la caisse de base (comme la CARSAT) ou d’une caisse complémentaire, certaines proposent des aides pour financer un hébergement temporaire. Ces aides visent à prévenir la perte d’autonomie ou à soutenir les proches aidants. Là encore, les conditions varient selon les régimes, mais cela vaut la peine de se renseigner.
6. Les mutuelles
On n’y pense pas toujours, mais certaines mutuelles ou complémentaires santé proposent des prestations d’accompagnement, notamment en cas d’hospitalisation ou de convalescence. Elles peuvent parfois prendre en charge une partie des frais d’un hébergement temporaire. Consultez les garanties de votre contrat ou appelez votre conseiller pour en avoir le cœur net.
7. Le dispositif droit au répit
Ce dispositif a été mis en place par la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, afin de soutenir les proches qui accompagnent une personne âgée en perte d’autonomie. Le droit au répit peut être une solution lorsque le plan d’aide de l’APA à domicile a atteint son plafond annuel. Il permet de financer partiellement un séjour temporaire en établissement, avec une prise en charge pouvant aller jusqu’à 573,77 € par an (chiffres 2025).
Bon à savoir : si l’aidant principal est hospitalisé, le plan d’aide peut être augmenté pour couvrir un hébergement temporaire ou une aide à domicile, avec une aide supplémentaire pouvant atteindre 1 139,94 € (en plus du plafond de l’APA).

Quel est le prix d’un hébergement temporaire ?
Le coût d’un séjour temporaire en établissement est calculé en fonction du nombre de jours passés sur place. En moyenne, le tarif journalier se situe autour de 60 €, avec de fortes variations selon le type d’accueil choisi. Par exemple, un séjour en EHPAD coûte généralement environ 80 € par jour, tandis qu’une place en famille d’accueil revient plutôt à 40 € par jour.
Si votre proche est atteint de la maladie d’Alzheimer, un EHPAD disposant d’une unité spécialisée (UPAD) peut être plus adapté, même pour un séjour temporaire.
Ce que comprend le tarif en hébergement temporaire
En maison de retraite, le tarif englobe trois volets :
- l’hébergement ;
- la dépendance (selon le niveau d’autonomie) ;
- les soins médicaux.
Pour les accueils de courte durée, le prix par jour peut être un peu plus élevé que pour un séjour permanent. Attention, certains services, comme l’entretien du linge personnel par exemple, peuvent faire l’objet de frais supplémentaires selon les établissements.
Astuce budget : la chambre double en EHPAD
Pour réduire la note, pensez à la chambre double : souvent plus abordable qu’une chambre individuelle, elle permet aussi de partager un bout de quotidien avec un autre résident. C’est un bon moyen de faire des économies, mais aussi de garder du lien social.
L’hébergement temporaire : un accueil de jour et de nuit
L’hébergement temporaire peut prendre plusieurs formes, selon les besoins de la personne âgée :
- Accueil de jour : votre proche peut passer la journée ou une demi-journée dans un établissement, puis rentrer chez lui. Par exemple, votre parent peut bénéficier d’un accueil de jour s’il a besoin de compagnie, d’activités ou d’un suivi médical pendant que vous travaillez.
- Accueil de nuit : il peut aussi y être hébergé pour une ou plusieurs nuits. Par exemple, votre parent peut être accueilli la nuit si vous devez vous absenter quelques jours ou s’il a besoin d’une surveillance plus sécurisée pendant la nuit.
Ce type d’accueil est possible jusqu’à 90 jours au total (environ 3 mois). Pas besoin que ce soit d’affilée : les journées ou les nuits peuvent être prises par tranche, selon ce qui convient le mieux.
Comment faire une demande d’hébergement temporaire ?
Voici les étapes à suivre pour demander un hébergement temporaire pour personnes âgées ou en situation de handicap :
- Évaluer les besoins : est-ce pour un hébergement temporaire non médicalisé, un besoin de répit, une sortie d’hospitalisation ou un accueil en urgence ? Cette première étape permet d’orienter la demande.
- Contacter les établissements : il est possible de se rapprocher directement des maisons de retraite, résidences autonomie ou foyers spécialisés proposant un hébergement temporaire d’urgence pour personnes âgées ou handicapées.
- Remplir un dossier d’admission : vous devez remplir le formulaire Cerfa n°14732*03, un dossier standardisé valable dans tous les établissements. Il comprend un volet administratif et un volet médical.
Nous vous conseillons d’envoyer votre dossier dès que possible : les places sont parfois limitées, alors, mieux vaut anticiper !
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