Que faire pour éviter les escarres en EHPAD ? Quand on accompagne un proche fragile, on sait combien ces plaies peuvent être douloureuses et difficiles à gérer. Avec un peu d’attention et quelques gestes simples au quotidien, il est possible de les prévenir efficacement. Voici les 5 conseils essentiels pour protéger la peau de nos aînés, ensemble.

Comment éviter les escarres ?

Les escarres, aussi appelées plaies de pression, apparaissent lorsque les tissus mous sont comprimés trop longtemps entre un os saillant (comme le sacrum ou le talon) et une surface dure, ce qui empêche une bonne oxygénation. Elles surviennent principalement chez les personnes âgées en perte de mobilité, incapables de changer de position par elles-mêmes.

Ces plaies de pression peuvent être redoutables : voici comment éviter les escarres chez les personnes âgées.

Senior qui veut éviter les escarres

1. Changer régulièrement les positions

Idéalement et dans la mesure du possible, il faut que la personne âgée puisse changer de position régulièrement : toutes les deux heures environ. Cela permet de soulager la pression sur les zones à risques comme les talons, les coudes, les hanches et le bas du dos. Par exemple, il est possible d’adopter la position latérale oblique pour soulager la zone du sacrum, ou de se mettre à plat ventre en cas d’escarre ischiatique (cela favorise la cicatrisation si les escarres sont déjà présentes).

2. Surveiller l’état de la peau

Il est important d’inspecter régulièrement l’état de la peau afin de détecter les premiers signes d’escarres (rougeurs, zones chaudes, décoloration). En effet, les escarres chez les personnes âgées peuvent rapidement passer d’un stade à l’autre, et cette évolution peut entraîner des complications. Cette observation est réalisée par le personnel soignant (infirmières et aides-soignantes) lors des soins quotidiens, comme la toilette, le change ou les mobilisations.

3. Utiliser du matériel de prévention adapté

Pour les personnes âgées qui présentent un risque modéré de développer des escarres, il est recommandé d’utiliser des coussins de position dans le lit ou le fauteuil, ainsi qu’un matelas anti-escarres en mousse. Pour les résidents présentant un risque élevé, un matelas à air dynamique avec capteurs de pressions incorporés est l’idéal. Il est possible de compléter le matériel avec des coussins anti-escarres, des talonnières ou encore des draps glissants. Ces dispositifs limitent la pression et réduisent les frottements qui favorisent les lésions.

4. Maintenir une bonne hygiène et hydratation de la peau

La macération et la peau sèche sont souvent la cause du développement des escarres chez la personne âgée. Pour éviter cela, il faut veiller à ce que le patient ait une bonne hygiène. L’hygiène doit être douce (éviter les savons irritants), et la peau bien hydratée, avec une crème émolliente adaptée ou des huiles végétales riches (jojoba, coco, argan). En cas d’incontinence urinaire avec port de protection, il est recommandé de changer régulièrement la protection et de rincer la zone à l’eau pour préserver l’intégrité de la peau.

5. Assurer une alimentation équilibrée et une bonne hydratation

Pour éviter les escarres en EHPAD, les personnes âgées doivent bénéficier d’une alimentation saine et d’une bonne hydratation quotidienne. Des repas riches en protéines, en vitamines et en minéraux, ainsi qu’un bon apport en eau (1,5 litre par jour), contribuent à la résistance de la peau et à la cicatrisation en cas de lésion. Exemples d’aliments à consommer : des fruits et légumes variés, des céréales complètes (blé, riz, avoine, quinoa), des protéines maigres (viandes maigres, poissons, œufs et légumineuses), des produits laitiers faibles en matière grasse, des fruits à coque (noix, noisettes, amandes, pistaches) et des graines.

Autres pratiques à considérer pour éviter les escarres

  • Pour limiter les risques de lésions cutanées, il est conseillé de porter des chaussures suffisamment larges, afin d’éviter les frottements et les pressions excessives responsables d’irritations.
  • Alterner les moments passés au lit et dans un fauteuil, faire quelques pas si l’état de santé le permet, ou encore surélever les jambes régulièrement pour stimuler la circulation sanguine sont autant de gestes bénéfiques.
  • Ne pas border les draps de manière trop serrée et ne pas utiliser d’alèse plastique, car cela pourrait favoriser la macération.

Comment évaluer le risque d’escarres chez les résidents en EHPAD ? 

Lorsqu’un résident entre en EHPAD, une évaluation de son état de santé est réalisée afin d’anticiper les risques liés à la perte de mobilité, à l’alimentation et à l’hygiène. L’observation de la peau fait partie intégrante de cette évaluation.

Pour compléter cet examen clinique, plusieurs échelles reconnues sont utilisées pour mesurer le niveau de risque :

  • L’échelle de Braden, la plus fréquente, analyse la mobilité, la nutrition, l’humidité cutanée ou encore la perception sensorielle.
  • L’échelle de Norton, plus simple, prend en compte l’état général, l’activité physique ou l’incontinence.
  • L’échelle de Waterlow, plus détaillée, inclut des paramètres comme l’âge, le poids, l’état de la peau et certaines pathologies.
Senior qui évalue son risque d'escarres

Comment soigner les escarres des personnes âgées ?

Si les escarres sont déjà formées, le traitement dépend du stade de la lésion et de la santé générale de la personne âgée. 

Les stades de gravité des escarres

Chez les personnes âgées, on distingue quatre stades de gravité dans l’évolution des escarres :

  • Stade 1 : une rougeur localisée apparaît sur une zone de pression, sans disparaître à la pression digitale, la peau est encore intacte, mais l’alerte est lancée.
  • Stade 2 : la peau commence à se détériorer, avec une abrasion superficielle ou la formation de vésicules (cloques) sur la zone concernée.
  • Stade 3 : les lésions atteignent les tissus sous-cutanés, pouvant entraîner une nécrose partielle de ces structures.
  • Stade 4 : il s’agit du stade le plus avancé, où l’escarre provoque une destruction profonde des tissus, atteignant parfois les muscles, les os ou les structures de soutien environnantes.

Soigner les escarres en EHPAD

  • Au stade 1, l’objectif principal est la prévention de l’aggravation : on soulage la pression sur la zone concernée par un repositionnement fréquent, l’utilisation de coussins ou de matelas adaptés, et on applique des soins locaux (crèmes protectrices, surveillance accrue de la peau).
  • Au stade 2, des soins infirmiers réguliers sont nécessaires, incluant le nettoyage doux de la plaie avec des solutions adaptées, la protection de la peau avec des pansements spécifiques, et une hygiène irréprochable pour éviter l’infection.
  • Au stade 3, la prise en charge est un peu plus difficile : il faut des pansements techniques favorisant la cicatrisation, parfois un débridement pour retirer les tissus morts, ainsi qu’une surveillance médicale poussée.
  • Au stade 4, une coordination pluridisciplinaire est essentielle. Des soins avancés sont mis en place, incluant des pansements complexes, des traitements antibiotiques en cas d’infection, voire une prise en charge en milieu hospitalier si l’état général le nécessite.

Les remèdes de grands-mères pour soigner les escarres

Des remèdes de grand-mère utilisés dans certains hôpitaux s’avèrent efficaces pour traiter les escarres. 

Par exemple : l’utilisation de synergies à base d’huiles essentielles à visée cicatrisante (Lavande aspic), microcirculatoire (Ciste) ou encore antiseptique cutanée (Laurier noble), de miel, ou encore de produits homéopathiques comme le Kito HFP ou le jus d’Aloe vera.

Escarres en EHPAD : mieux vaut prévenir que guérir

Face aux escarres, la meilleure solution reste la prévention. En appliquant ces bonnes pratiques dès l’entrée en EHPAD, observation régulière de la peau, hygiène rigoureuse, alimentation équilibrée, matériel adapté et mobilisation fréquente, il est possible de réduire considérablement les risques.

Pour les proches comme pour les aidants professionnels, souvenez-vous que chaque geste compte. Et surtout, rappelez-vous que vous n’êtes pas seuls : les équipes soignantes en EHPAD sont formées pour accompagner les résidents au quotidien et repérer rapidement les signes avant-coureurs.