Vous avez réduit ou interrompu votre activité professionnelle pour accompagner votre parent en perte d’autonomie ? Comme de nombreux aidants familiaux, vous jouez un rôle central dans le maintien à domicile d’un proche. Vous apprenez, en recevant un relevé de carrière provisoire de l’assurance vieillesse, que vous n’aurez pas le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein.
D’où votre question : y a-t-il un moyen de valoriser les jours passés à vous occuper de votre proche ? Ou faut-il définitivement renoncer à une retraite complète lorsqu’on aide une personne dépendante ou handicapée ? Bonne nouvelle : des dispositifs existent qui permettent aux aidants, sous certaines conditions, de valider des trimestres supplémentaires pour une retraite à taux plein.
Congé de proche aidant : des trimestres de retraite supplémentaires
S’occuper d’un parent âgé en perte d’autonomie demande souvent des sacrifices. Beaucoup de proches choisissent de mettre leur travail en pause, parfois temporairement, pour être présents. Dans ces moments-là, il est possible de demander un congé de proche aidant à son employeur.
Le congé de proche aidant, un dispositif limité pour aider ponctuellement une personne proche
Le congé de proche aidant est un dispositif central pour les aidants familiaux. Il permet de suspendre ou réduire son activité professionnelle pour accompagner un proche en perte d’autonomie. L’employeur, s’il l’accorde, ne rétribue pas son salarié pendant le congé.
Il ne peut s’agir que d’épisodes ponctuels : on ne peut dépasser 66 jours de congé proche aidant par personne aidée, et ceci, au maximum, pour 4 proches aidés sur toute sa vie professionnelle.
Pour bénéficier d’un congé de proche aidant, il faut travailler — en tant que salarié, fonctionnaire, travailleur indépendant voire stagiaire —, entretenir un lien étroit et stable avec la personne aidée. Cette dernière doit se trouver soit :
- En perte d’autonomie correspondant à un GIR 1 à 4 ;
- Ou avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 % reconnu par la maison départementale des personnes handicapées.
Le congé de proche aidant permet de cotiser à la retraite vieillesse
Le recours à un congé proche aidant ouvre les droits à l’AJPA, l’allocation journalière du proche aidant. Versé par la CAF ou la Mutuelle sociale agricole selon les cas, son montant est, en 2025, de 65,80 euros par jour. Même si vous ne cotisez plus à votre caisse de retraite en tant que salarié, vous bénéficiez de l’Assurance vieillesse des aidants ou AVA. Elle vous permet d’intégrer des trimestres dans le calcul de votre durée d’assurance retraite et peut vous rapprocher de la retraite à taux plein.

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L’assurance vieillesse des aidants : jusqu’à 8 trimestres de retraite supplémentaires
S’occuper d’une personne âgée dépendante, tout comme d’un adulte handicapé, peut conduire à cesser définitivement son activité professionnelle ou à opter pour un temps partiel sur le long terme. L’Assurance vieillesse des aidants (AVA), instaurée en 2023, est un dispositif qui permet de compenser une partie de ce sacrifice en ouvrant la possibilité de valider des trimestres manquants.
Quels aidants sont éligibles à l’AVA ?
Il existe plusieurs critères pour bénéficier de l’affiliation à l’assurance vieillesse des aidants :
- Être sans activité professionnelle ou à temps partiel ;
- Apporter son aide à titre non professionnel, de manière régulière et fréquence, à un proche, sans nécessairement de lien de parenté ;
- Le proche aidé est un adulte en situation de handicap atteint d’une incapacité permanente d’au moins 80 %, ou une personne âgée en forte perte d’autonomie (GIR 1 à 4).
Le principe de l’AVA pour la retraite des aidants familiaux
Il faut savoir que les revenus du foyer ne sont pas pris en compte dans les modalités d’affiliation à l’AVA. Cette affiliation permet de comptabiliser des trimestres supplémentaires : le bénéficiaire de l’AVA a droit à un trimestre de majoration par période de 30 mois, dans la limite de 8 trimestres au total.
Le cas des aidants de personnes bénéficiant de la PCH
Les adultes handicapés peuvent percevoir la prestation de compensation du handicap. Dans ce cas, l’aidant peut recevoir un dédommagement égal à 50 % du SMIC horaire net. Surtout, celui-ci est cumulable en totalité avec la pension de retraite.
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Une retraite anticipée à taux plein en cas de longue réduction d’activité
Alors que l’âge légal de départ à la retraite à taux plein est aujourd’hui de 67 ans, réduire ou cesser durablement son activité professionnelle pendant au moins 30 mois donne droit à une retraite à taux plein dès 65 ans. Ainsi, l’aidant pourra bénéficier de sa retraite à cet âge sans avoir forcément validé tous ses trimestres.
Comment faire valoir ses droits à une retraite à taux plein quand on est un aidant familial ?
L’aidant familial est automatiquement affilié à l’Assurance Vieillesse des aidants s’il bénéficie de l’allocation journalière de proche aidant (AJPA). Dans les autres cas (congé poche aidant, cessation ou réduction d’activité sur le long terme pour s’occuper de son proche âgé et dépendant, il est nécessaire d’entreprendre des démarches auprès de la Caisse d’allocation familiale, ou de la Mutualité sociale agricole le cas échéant.
S’il est possible de prétendre à une retraite à temps plein en tant qu’aidant familial, cela ne concerne pas tous les aidants. Grâce aux dispositifs comme le congé de proche aidant, à l’AJPA, à l’AVA et à la majoration de trimestres, les aidants familiaux peuvent sous certaines conditions conserver leurs droits à la retraite et même, parfois, partir plus tôt que l’âge légal de la retraite à taux plein. Vous êtes aidant familial ou vous vous posez la question ? N’hésitez pas à consulter votre caisse de retraite, votre CAF ou une assistante sociale pour faire le point sur votre situation et bénéficier de tous vos droits.
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